RECAP'Pékin fait planer ses drones, Taipei balance ses scuds

Tensions à Taïwan : Pékin fait planer ses drones, Taipei critique le « fauteur de troubles » de la région

RECAP'Ce mardi 30 août, « 20 Minutes » fait le point du jour sur la crise ravivée par la venue de l’Américaine Nancy Pelosi à Taïwan
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, le 30 août 2022, lors d'une visite d'une unité de l'armée de l'air sur les îles Penghu.
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, le 30 août 2022, lors d'une visite d'une unité de l'armée de l'air sur les îles Penghu. - AP/SIPA / SIPA
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • La Chine estime que Taïwan, peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
  • Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays. Alors, même si des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, la Chine a jugé que la visite le 4 août de Nancy Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, a été une provocation majeure.
  • Tous les soirs, 20 Minutes revient sur les tensions autour de Taïwan alors que l’armée chinoise mène les plus grands exercices militaires de son histoire dans cette zone, envoyant avions de chasse, navires de guerre, drones et tirant des missiles balistiques.

Vous avez raté les derniers événements concernant le regain de tension autour de Taïwan ? Pas de panique, 20 Minutes fait le point chaque jour, depuis la visite de Nancy Pelosi, numéro trois américaine et présidente de la Chambre des représentants, qui a largement refroidi les rapports entre la Chine et les Etats-Unis. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous :

L’info du jour

Taipei et Pékin ont eu de vifs échanges à propos d’une récente série d’incursions de drones chinois au-dessus des îles taïwanaises de Kinmen. Des photos et des vidéos prises par ces drones de cet archipel ont circulé sur les réseaux sociaux chinois et taïwanais. Une des vidéos montre des soldats taïwanais lançant des pierres en direction de l’un d’eux pour tenter de le faire partir.

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a affirmé que la Chine avait utilisé une tactique « de zone grise » pour poursuivre son « intimidation militaire » à l’égard de Taïwan : « Je veux dire à chacun que plus l’ennemi provoque, plus nous devons être calmes (…). Nous n’allons pas provoquer une guerre et nous observons de la retenue mais cela ne signifie pas que nous ne prendrons pas de contre-mesures. »

Interrogé sur ces vidéos prises par les drones, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, a estimé lundi qu’il ne s’agit pas d’une « affaire qui mérite d’être montée en épingle » car les drones « volent autour du territoire chinois ». Cette réponse a déclenché l’ire de Taipei qui a comparé ce harcèlement des drones au comportement d’un « voleur ».

La phrase du jour

« Le gouvernement expansionniste autoritaire du Parti communiste chinois a toujours fait du harcèlement des autres pays une routine quotidienne, et son titre de "fauteur de troubles régional" est donc bien mérité. » »

Tels sont les mots du ministère taïwanais des Affaires étrangères qui dans un communiqué publié lundi soir est revenu lui aussi sur l’affaire des drones.

Le chiffre du jour

2. C’est le nombre de navires de guerre américains entrés en transit dans le détroit de Taïwan. Dans un communiqué, l’US Navy a affirmé que ce passage « démontrait l’engagement des Etats-Unis en faveur d’une région indo-pacifique libre et ouverte ». De son côté, la Septième flotte américaine a précisé que les deux croiseurs lance-missiles de classe Ticonderoga - l’USS Antietam et l’USS Chancellorsville - avaient effectué un transit « de routine » « dans des eaux où la liberté de navigation et de survol s’appliquent conformément aux normes internationales ».

La tendance du jour

Les agriculteurs paient fort le prix des dernières sanctions économiques imposées par la Chine à Taïwan. Des interdictions d’importation que Pékin justifie le plus souvent en invoquant des irrégularités soudaines plutôt qu’un lien direct avec la politique. Pourtant, le lien est édifiant. Après la visite de Nancy Pelosi, la Chine a d’emblée prohibé les agrumes et plusieurs poissons en provenance de Taïwan, tout en suspendant ses propres exportations vers l’île de sable employé dans la construction. Le mois précédant la vistie de la numéro trois américaine, Pékin avait déjà interdit les importations de mérou, affirmant avoir découvert que certains poissons étaient contaminés par des produits chimiques interdits.


Notre dossier du Taïwan

En 2021, c’est les importations d’ananas qui avaient été suspendues. Les autorités chinoises avaient expliqué avoir trouvé des parasites dans les cargaisons. Mais c’était compter sans le regain de sympathie dont bénéficie Taïwan de la part des démocraties de la région. Ainsi une grande partie de la récolte d’ananas avait été sauvée lorsque les consommateurs japonais se sont empressés d’acheter des « ananas de la liberté » en signe de solidarité.