ACTION EN JUSTICESOS Racisme porte plainte pour discrimination contre deux plages privées

Antibes : SOS Racisme porte plainte pour discrimination raciale contre deux plages privées

ACTION EN JUSTICECette plainte fait suite à une opération de « testing » menée le 30 juillet dans une dizaine d’établissements d’Antibes Juan-les-Pins
Des plages privées. (Illustration)
Des plages privées. (Illustration) - Andreas Solaro / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les faits reprochés sont passibles de peines allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. L’association SOS Racisme a porté plainte au tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) ce vendredi contre deux plages privées d’Antibes Juan-les-Pins, qu’elle accuse de discrimination raciale.

« Nous avons constaté malheureusement que certaines plages ne répondent pas la même chose selon l’origine des couples qui se présentent, et donc nous avons évidemment conclu qu’il y avait une discrimination fondée sur l’origine réelle ou supposée des personnes », a indiqué Dominique Sopo, le président de SOS Racisme.

« On nous disait que c’était complet »

Dix plages de Juan-les-Pins avaient été testées au cours d’une opération menée le 30 juillet, dont six qui n’étaient pas complètes. « Sur d’eux d’entre elles, les personnes d’origine maghrébine ou les personnes d’origine subsaharienne ont été refusées alors que les personnes blanches, si l’on peut dire, ont pu rentrer », a-t-il ajouté.

« À chaque fois, quand on voulait commander un matelas, on nous disait que c’était complet ou alors que c’était sur réservation », témoigne Redouane Halgand, 18 ans, militant de SOS Racisme qui avait participé à ce test de discrimination sur la Côte d’Azur et a déposé plainte à titre individuel.

Le parquet de Grasse a indiqué avoir été destinataire d’un courrier de la préfecture des Alpes-Maritimes lui transmettant le signalement de SOS Racisme, en précisant que ce courrier était « à l’étude » et que les plaintes de l’association allaient y être jointes.

Des réactions contre « le racisme structurel » de notre société

Dans ce type de dossiers, « les exigences de preuves sont exorbitantes et donc cela va rarement jusqu’à la condamnation », estime Dominique Sopo, qui déplore aussi le « manque de sensibilité » des services d’enquête.

En juillet, le média en ligne Loopsider avait filmé le test en caméra cachée de SOS Racisme. La vidéo, qui totalise aujourd’hui 10 millions de vues, avait suscité lors de sa diffusion le 9 août de nombreuses réactions d’élus de gauche s’insurgeant contre « le racisme structurel » de notre société.


Lors de cette opération, d’autres établissements avaient été testés à Perpignan, Aix-en-Provence et Marseille. Si aucune discrimination n’a été constatée dans la première localité, une plage privée et un bar de Marseille, ainsi qu’une boîte de nuit d’Aix-en-Provence, ont été épinglés et SOS Racisme prépare également une plainte à leur encontre.