NEGOCIATIONLes syndicats font entendre leurs voix sur les retraites

Retraites : la CFDT s’opposera « par tous les moyens » à une réforme des retraites intégrée au budget de la Sécu

NEGOCIATIONL’hypothèse d’une réforme des retraites via un amendement au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ne passe pas du tout auprès de Laurent Berger de la CFDT
Laurent Berger at the launch of Conseil national de la refondation (CNR) (National Refoundation Council) in Marcoussis, France on September 8, 2022.//04SIPA_Sipa.4850/2209081359/Credit:Eliot Blondet/POOL/SIPA/2209081418
Laurent Berger at the launch of Conseil national de la refondation (CNR) (National Refoundation Council) in Marcoussis, France on September 8, 2022.//04SIPA_Sipa.4850/2209081359/Credit:Eliot Blondet/POOL/SIPA/2209081418 - Eliot Blondet/POOL/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Le gouvernement n'exclut pas une réforme qui passerait par un amendement au projet de finacement de la Sécu (PLFSS)
  • Pour les organisation syndicales dont la CFDT, cette hypothèse reviendrait à mettre un terme à la logique de négociation affirmée par le gouvernement
  • Pilier de la majorité, le patron du Modem François Bayrou a mis en garde contre un « passage en force sur les retraites »

La CFDT « s’opposera par tous les moyens » à une réforme des retraites qui passerait par un amendement au Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), y compris en quittant la table des discussions du Conseil national de la refondation (CNR), a affirmé dimanche son secrétaire général Laurent Berger.

« « (S') il y a un amendement dans le PLFSS sur les retraites, la CFDT, de facto, elle sort du CNR et des discussions sur tous les sujets », a mis en garde Laurent Berger sur France Inter. »

« Oui nous sortirons parce qu’il y aura déloyauté », a insisté le patron du premier syndicat français, dénonçant par avance une « mesure brutale » qui montrerait une « forme de mépris des organisations syndicales ».

L’hypothèse d’une adoption au forceps

Le président de la République Emmanuel Macron a promis durant sa campagne de porter l’âge légal de la retraite à 65 ans. L’exécutif n’a pas exclu que la réforme soit adoptée rapidement, via le PLFSS présenté le 26 septembre en Conseil des ministres et examiné ensuite au Parlement.

Une décision « clivante » entrant en contradiction avec la « volonté d’écoute et d’ouverture » affichée par Emmanuel Macron dans le cadre du CNR, avait déjà dit Laurent Berger la semaine dernière.



La CFDT, qui ne participera pas à la manifestation à l’appel de la CGT le 29 septembre, est prête à unir ses forces avec les autres organisations syndicales sur le sujet des retraites : « S’il y a un passage par le PLFSS, la CFDT, avec les autres organisations syndicales (…) on réagira ensemble (…) On réagira par tous les moyens qui sont ceux du mouvement syndical », a-t-il dit.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt reçoit lundi patronat et syndicats pour une « réunion de concertation » sur la question des retraites, « afin d’échanger sur les conclusions du Conseil d’orientation des retraites », qui a remis son rapport cette semaine.

« Demain, l’objectif c’est de partager un constat, parce qu’il faut aussi créer du consensus et (…) une forme de lucidité collective », a expliqué Olivier Dussopt dimanche sur France 3. Le gouvernement sera destinataire « à la fin de la semaine » d’un « avis du comité de suivi des retraites, chargé de faire des propositions au gouvernement pour garantir l’équilibre du système de retraites », a-t-il ajouté.

Le ministre n’a pas exclu une mesure dans le PLFSS en octobre. Le passage de la mesure à l’Assemblée, « ça peut être en octobre, comme ça peut être au printemps. (…) Cela fait partie des procédures possibles », a-t-il dit, précisant vouloir réserver la « primeur de l’information » aux partenaires sociaux.

« L’objectif, c’est que les premiers éléments de la réforme puissent être mis en œuvre courant 2023 parce que nous avons une urgence à agir et surtout à équilibrer le système », a-t-il souligné.

Pilier de la majorité, le patron du Modem François Bayrou a mis en garde samedi contre un « passage en force sur les retraites » qui serait le « contraire de l’esprit du CNR » qu’il préside.