TEMOIGNAGEUn ex-militaire russe fuit en Finlande par « dégoût » de la mobilisation

Guerre en Ukraine : Un ex-militaire russe fuit en Finlande par « dégoût » de la mobilisation

TEMOIGNAGEAlex, un ancien officier russe, a choisi de quitter son pays pour « ne pas tuer mon peuple slave, mes frères, mes sœurs »
Une patrouille militaire russe
Une patrouille militaire russe - YURI KADOBNOV / AFP / bizdev
20 Minutes avec AFP

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Il a pris sa valise et a fui en Finlande. Dès qu’il a entendu le président russe Vladimir Poutine annoncer une « mobilisation partielle » pour la guerre en Ukraine, Alex, un ancien officier russe, a choisi de quitter son pays.

« Je ne veux pas tuer mon peuple slave, mes frères, mes sœurs », dit le quadragénaire à l’AFP depuis une modeste chambre d’hôtel dans le pays nordique, où il est arrivé jeudi. « J’ai un dégoût physique d’être en présence de nos citoyens russes qui soutiennent la guerre », explique celui qui est aujourd’hui ingénieur en informatique.

Né en Crimée, péninsule du sud de l’Ukraine annexée en 2014 par la Russie, Alex témoigne sans que son identité complète ne soit révélée, de peur des conséquences pour sa femme et sa fille qu’il a dû laisser en Russie. « Elles sont otages, si mon visage apparaît elles risquent la prison », dit l’ancien militaire.



Trop peu de manifestants contre la mobilisation

A cause de son passé d’officier, Alex craint de figurer parmi ceux que la Russie veut mobiliser pour le front ukrainien. « J’ai été dans l’armée pendant huit ans (…) J’ai un rang d’officier. Je suis le premier menacé », plaide-t-il.

Pour lui, « tout a changé » lorsqu’il a participé à une manifestation à Saint-Pétersbourg au lendemain de l’annonce de la mobilisation et qu’il a vu que si peu de ses concitoyens y participaient.

C’est alors, dit-il, qu’il a compris qu’il n’y avait « plus rien à faire » pour la Russie et qu’il s’est convaincu que le pays allait s’effondrer : « Je sais ce que l’armée russe est de l’intérieur, je suis profondément convaincu que Poutine va perdre. » « Des esclaves qui ne veulent pas se battre ne vaincront jamais quelqu’un de leur vie », assure l’ancien officier.

Ses parents le considèrent comme un traître

Né à Sébastopol, en Crimée, avant la chute de l’URSS, Alex a eu pendant un temps un passeport ukrainien, mais il n’a pu garder sa double nationalité quand il a entamé sa carrière militaire. Aujourd’hui, ses parents le considèrent comme un « traître » et il « ne serait pas surpris » si sa mère le dénonçait au FSB, le service de renseignement russe.


NOTRE DOSSIER SUR LA GUERRE EN UKRAINE

Confrontée à un afflux de Russes à sa frontière depuis l’ordre de mobilisation de Vladimir Poutine mercredi, la Finlande a annoncé vendredi qu’elle allait « significativement restreindre » leur accès au pays nordique, déjà devenu un lieu de transit cet été pour le reste de l’Europe.