CONFLITLes alliés de Moscou revendiquent la victoire aux «référendums» d’annexion

Guerre en Ukraine : Les autorités prorusses revendiquent la victoire aux « référendums » d’annexion

CONFLITPoutine pourrait annoncer formellement l'annexion des territoires le 30 septembre, alors que le président Zelensky a promis d'agir « pour défendre » le peuple ukrainien
 Leonid Passetchnik, le leader de la République populaire autoproclamée de Lougansk, le 27 septembre 2022.
Leonid Passetchnik, le leader de la République populaire autoproclamée de Lougansk, le 27 septembre 2022. - AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le scénario était déjà écrit. Sept mois après le début de la guerre, les autorités prorusses des régions ukrainiennes de Zaporijjia, Kherson, Lougansk et Donetsk ont revendiqué mardi la victoire du « oui » en faveur d’une annexion par la Russie, lors des « référendums » d’annexion organisés par Moscou et dénoncés par Kiev et ses soutiens occidentaux. Ces votes concernent plus de 20 % de la surface de l’Ukraine.

La prochaine étape revient au Parlement russe, censé voter dans les jours qui viennent un traité formalisant l’intégration des quatre régions au territoire russe. Dans la foulée de ce processus parlementaire, le président Vladimir Poutine pourrait prononcer un discours dès le 30 septembre pour annoncer formellement l’annexion des territoires ukrainiens, selon les agences russes.

Pas de négociation, prévient Zelensky

En attendant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mardi soir dans une vidéo postée sur Telegram que l’Ukraine agirait « pour défendre son peuple ». « Nous agirons pour protéger notre peuple : à la fois dans la région de Kherson, dans celle de Zaporijjia, dans le Donbass, et aussi dans les zones actuellement occupées de la région de Kharkiv et en Crimée », a déclaré Zelensky dans sa première réaction après l’annonce des résultats par les autorités prorusses.

S’adressant plus tôt mardi dans un message enregistré au Conseil de sécurité de l’ONU, il avait affirmé que Kiev ne pouvait mener de pourparlers avec Moscou après ces « pseudo-référendums ». « La reconnaissance par la Russie des ''pseudo-référendums'' comme ''normaux'', la mise en oeuvre du même scénario qu’en Crimée et une énième tentative d’annexer une partie du territoire ukrainien signifie que nous n’avons pas à discuter avec l’actuel président russe », a-t-il dit.

« Action diabolique », dit Blinken

La commission électorale de la région de Zaporijjia a affirmé que 93,11 % des électeurs avaient voté pour le rattachement à la Russie, après le dépouillement de 100 % des bulletins de vote. Dans la région de Kherson, l’administration d’occupation pro-Moscou a indiqué que 87,05 % des électeurs avaient voté en faveur du « oui », après le dépouillement de tous les bulletins. Peu après, celle de Lougansk a aussi annoncé la victoire du oui. Dans la soirée, les autorités prorusses de la région de Donetsk ont fait de même. « Nous nous réunissons avec notre grande patrie, avec la grande Russie », a réagi le chef de la République populaire de Donetsk, Denis Pouchiline.

Les alliés de l’Ukraine ont dénoncé ces scrutins, organisés dans l’urgence face à la progression des forces de Kiev. La secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques a répété mardi lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur ces « référendums » d’annexion, le soutien des Nations unies à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine » dans ses « frontières reconnues ».

Le G7 a juré de ne « jamais reconnaître » les résultats et Washington a promis une réplique « sévère » par la voie des sanctions économiques. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a répété que les Etats-Unis et leurs alliés prendraient en représailles de nouvelles et « sévères" sanctions contre la Russie, face à ces annexions qu’il a qualifiées d' » action diabolique ».

Par la voix de son ambassadeur à l’ONU, la Chine a appelé au respect de « l’intégrité territoriale de tous les pays ».

Menace nucléaire

Revendiquant son emprise sur ces nouveaux territoires, Moscou a de nouveau menacé mardi de faire usage de l’arme nucléaire. « La Russie a le droit d’utiliser des armes nucléaires si nécessaire », a dit l’ex-président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev.



Une position confirmée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a rappelé la doctrine militaire russe, qui prévoit la possibilité de telles frappes en cas d’attaque contre le territoire russe. Dans la soirée, le Pentagone a affirmé que Washington « prenait ces menaces au sérieux », sans toutefois « ajuster sa position nucléaire pour le moment ».