DrameDeux chasseurs bientôt jugés à Cahors pour la mort d’un jeune de 25 ans

Lot : Deux chasseurs seront jugés pour la mort du jeune Morgan Keane

DrameMorgan Keane, 25 ans, est mort en décembre 2020, tué par une balle perdue lors d’une battue au sanglier. Deux chasseurs, dont le tireur, seront jugés le 17 novembre à Cahors
Le procureur de la République de Cahors durcit le ton face aux dérives de certains chasseurs dans le département du Lot. Illustration.
Le procureur de la République de Cahors durcit le ton face aux dérives de certains chasseurs dans le département du Lot. Illustration. - Mourad Allili / SIPA
Hélène Ménal

H.M. avec AFP

Morgan Keane avait 25 ans. Il est mort alors qu’il coupait tranquillement du bois dans son jardin. Deux chasseurs répondront de ce drame le 17 novembre prochain devant le tribunal correctionnel de Cahors, dans le Lot, indique dans un communiqué Alexandre Rossi, le procureur de la République.

Le juge d’instruction chargé de l’enquête a mis en examen deux protagonistes de la battue au sanglier mortelle du 2 décembre 2020 dans la petite commune de Calvignac : l’auteur du tir mortel, mais aussi le « directeur de battue ».

Une immense émotion

Les deux chasseurs seront jugés pour « homicide involontaire lors d’une action de chasse ». Un délit qui, précise le magistrat, peut être « puni de trois ans d’emprisonnement, 75.000 euros d’amende, de l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans ou encore du retrait du permis de chasse à titre définitif ». Il y a, à ce jour, deux parties civiles dans cette affaire : le frère de Morgan Keane et la Fédération départementale des chasseurs du Lot.

La mort accidentelle du jeune homme avait suscité une immense émotion, amenant ses proches à créer le collectif « Un jour un chasseur », qui propose notamment d’interdire la chasse le mercredi et le dimanche « On espère que le procès sera exemplaire avec une peine exemplaire » dont « l'interdiction du permis à vie », ont indiqué à l'AFP les membres du collectif. Ils souhaitent que « les victimes soient considérées » et aimeraient qu'à l'issue du procès, des « espaces non chassés soient mis en place » autour des maisons des proches de la victime. « Pour qu'ils ne soient pas confrontés à la vue et au son de la chasse ».