ADOPTIONUn nouveau certificat à signer pour adopter un animal de compagnie

« Un chien n’est pas un objet… » Un nouveau certificat à signer pour adopter un animal de compagnie

ADOPTIONCe document « d’engagement et de connaissance » de l’animal vise à limiter les abandons
Florence, agent animalier, s'occupe de Zan, un chien en attente d'adoption, à la SPA de Bouguenais près de Nantes
Florence, agent animalier, s'occupe de Zan, un chien en attente d'adoption, à la SPA de Bouguenais près de Nantes - J. Urbach / 20 Minutes / 20 Minutes
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Depuis le 1er octobre, un « certificat d’engagement et de connaissance » de l’animal doit en théorie être approuvé par toute personne désirant, pour la première fois, acquérir un compagnon à quatre pattes.
  • Une « excellente mesure » pour la SPA, même si son application va demander un peu de temps et d’organisation.

Il y a Milka, le chaton blanc tout mignon avec ses quelques taches noires. Ou Donna, la brave petite chienne qui a connu la fourrière. Au refuge de la SPA de Bouguenais près de Nantes, près d’une centaine d’animaux de compagnie attendent leurs nouveaux propriétaires. Ce week-end, à l’occasion des journées portes ouvertes de l’association, une bonne partie d’entre eux ont pu repartir dans leurs nouvelles familles. « On a fait neuf adoptions hier, et déjà quatre ce matin, se félicite Florence Garcia, agent animalier, ce dimanche après-midi. On est plutôt sur un bon rythme ! »

A l’heure où les abandons ont encore atteint des sommets cet été (6.600 animaux sont actuellement à adopter via la SPA), une nouveauté, à l'initiative du gouvernement, va prochainement changer la donne dans les 1.200 refuges et associations diverses de protection des animaux. Officiellement entré en vigueur le 1er octobre, un « certificat d’engagement et de connaissance » de l’animal devra bientôt systématiquement être approuvé par toute personne désirant, pour la première fois, acquérir un compagnon à quatre pattes (chat, chien, furet, lapin). Il faudra laisser s’écouler une semaine entre la signature de ce document et l’adoption effective de l’animal, histoire de bien comprendre que « l’on achète un chien ou un chat, et non un objet », explique Jacques-Charles Fombonne, le président de la SPA, qui applaudit la mise en place de cette « excellente mesure ».

Se projeter pour éviter l’achat compulsif

Sur ce document, dont le modèle officiel n’a pas encore été dévoilé par le ministère de l’Agriculture (ce qui explique le petit décalage), le futur adoptant devra s’engager à respecter les besoins fondamentaux de l’animal (nourriture, sorties, soins, présence du maître ou mode de garde en cas d’absence ou pendant les vacances…), mais aussi à le faire identifier et stériliser. « Il est également rappelé qu’avoir un animal nécessite un budget, poursuit Jacques-Charles Fombonne. On l’estime à 1.000 euros par an pour un chien comme pour un chat, une somme qui peut augmenter quand l’animal vieillit. Il est primordial de se projeter pour éviter l’achat compulsif. Avec ce certificat, cela devient obligatoire. » Un décret à venir « précisera les sanctions ».

En attendant, à la SPA (où le taux de retour est de 4 %), on assure déjà travailler et depuis longtemps à rendre les adoptions les plus raisonnées possibles, afin d’éviter maltraitance et abandons. A Bouguenais, si le certificat sera très prochainement à signer en plus du contrat, les familles qui se présentent sont de toute façon invitées à remplir avant toute chose un questionnaire, histoire de se poser « les bonnes questions en amont » et de trouver l’animal qui collera le mieux au foyer. Lucie, une mère de famille de 45 ans à la recherche d’un chat, semble par exemple disposer d’un bon dossier avec son accès extérieur dont profite déjà son premier matou, à jour dans ses vaccins et à qui elle sert quotidiennement pâtée et croquettes. « Mais nous refusons souvent des adoptions, indique Florence Garcia. Certaines personnes nous indiquent que l’animal restera principalement enfermé dans le garage. D’autres qu’elles seront absentes toute la journée, ce qui veut dire que le rythme de promenades, indispensables pour le chien, sera difficilement tenu. »



Mais pour Jacques-Charles Fombonne, le certificat d’engagement n’a pas que des avantages puisqu’il pourrait « se retourner contre nous [les associations] ». « Pour certaines personnes qui ont le coup de cœur pour un animal qui leur correspond, le délai de sept jours va être difficile à mettre en place, craint-il. On ne va pas toujours pouvoir faire des réservations, avec le risque que les gens finalement ne reviennent pas… » Pour les refuges, déjà saturés, il va donc aussi falloir revoir l’organisation. « Mettre en place un système de roulements pour les box disponibles, imagine déjà Florence Garcia à Bouguenais. Car dès qu’un animal part, c’est aussi une place qui se libère et qui permet d’en accueillir un autre. »