commerceLa liste de produits interdits au marché de Noël de Strasbourg fait débat

Strasbourg : Dans la liste des produits interdits au marché de Noël, « il y a à boire et à manger »

commerceUne liste de produits interdits pour l’édition 2022 de Strasbourg Capitale de Noël, envoyée aux commerçants et forains participant à l’événement, agite les réseaux sociaux et suscite de vives réactions
 Illustration. Le marché de Noël à Strasbourg.
Illustration. Le marché de Noël à Strasbourg. - G. Varela / 20 Minutes / 20 Minutes
Gilles Varela

Gilles Varela

Pas de champagne, de pop-corn, de poncho ou de raclettes, de beignets au chocolat, d’articles de Noël pour chiens et chats pour cette nouvelle édition de Strasbourg Capitale de Noël. Ce n’est pas tant les choses interdites sur le marché de Noël qui agitent les réseaux sociaux ces dernières heures, que les ventes dites « sous réserves » : crucifix, boules de neige de Noël, grog de Noël, donuts de Noël, produits italiens… La liste de ce qui est autorisé, interdit ou sous réserves à la vente est longue, précise et détaillée par catégorie. Elle a été envoyée ces derniers jours, comme le rapporte le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace, par la ville aux commerçants, qu’ils soient sédentaires ou non et aux forains participant à l’événement tant attendu.

Déjà, certains d’entre eux s’inquiètent de cette décision jugée tardive. « Les commandes ont été passées depuis plusieurs mois, ça va donc me rester sur les bras, explique un commerçant de gadgets de décoration qui souhaite rester anonyme. Avant, il fallait cocher des cases sur ce que nous comptions vendre au moment de l’inscription, mais pas une liste après l’inscription. » « Je n’ai pas vraiment d’avis sur cette liste, explique un vigneron spécialisé dans le crémant d’Alsace. Mais c’est peut-être bien d’avoir une priorité donnée aux produits locaux et d’Alsace. Mais de toute façon, je ne me rappelle pas avoir vu du champagne sur le marché. »

« Sur cette liste, il y a à boire et à manger, ironise un autre commerçant. Si l’on regarde bien, ce qui est vraiment interdit est infime, des originalités mais qui de toute façon n’avaient rien à faire sur le marché de Noël. Par contre, je suis surpris de ne pas y avoir vu les churros, qui ont été interdits depuis longtemps, mais je pense qu’ils le sont toujours. »



Sur les réseaux sociaux, on s’inquiète aussi, « pour une fête chrétienne », que la vente de crucifix soit soumise à condition. « Au nom de quelle authenticité traditionnelle ? », peut-on lire. Un autre ironise et propose : « Interdisons les sapins de Noël, le vin chaud, et le compte y sera. »

Priorité à l’authenticité et la qualité

Contacté par 20 Minutes, Guillaume Libsig, adjoint à la maire de Strasbourg, en charge notamment de l’animation urbaine et de la coordination du marché de Noël, regrette « une tentative d’emballement médiatique ». Il temporise : « Il y a une commission ultra-mixte qui travaille collégialement à présent à l’année, composée d’élus, de forains, de commerçants, de la CCI, d’artisans, de représentants des exposants, souligne l’élu. Son travail porte sur cette notion d’authenticité qui est la notion phare de l’opération Capitale de Noël, et c’est cette commission qui a dressé cette liste en conséquence. Cette authenticité passe par des produits de qualité. On ne veut plus du côté "parc d’attractions, supermarché pour touristes à ciel ouvert" comme cela était reproché ces dernières années. C’est un travail qui était déjà en cours et on ne fait que rajouter un chapitre. »

En clair, tout ce qui est « sous réserves », la vente est autorisée, mais des membres de la commission iront à la rencontre des commerçants pour discuter de leurs produits. « On ne veut pas, par exemple, de boules de Noël à 2 euros de mauvaises qualités où Strasbourg est mal orthographié et qui cassent avec le gel. On veut de beaux produits pour que l’évènement soit bien perçu. C’est une question de standing. Un artisan qui fait une belle crèche, oui, de beaux crucifix de qualité, des souvenirs en lien avec l’identité première de Noël qui est effectivement la chrétienté, oui ! Mais les santons, les croix faites par milliers d’exemplaires et livrés par container depuis la Chine, non » , assure Guillaume Libsig. Il ajoute : « Tout comme les serre-tête et les parapluies qui clignotent, toutes ces choses vendues à la sauvette et qui ramènent à cette notion de supermarché à ciel ouvert. » Authenticité et qualité devraient donc donner le La pour ce Noël strasbourgeois.

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