Poubelle la vieRennes inspecte ses poubelles pour réduire sa quantité de déchets

Rennes inspecte ses poubelles pour réduire sa quantité de déchets

Poubelle la vieLa métropole a lancé une campagne de « caractérisation » des ordures ménagères dans le but de mieux communiquer auprès de ses habitants
A Rennes, une opération d'analyse des poubelles des habitants est en cours pour déterminer quels déchets pourraient être mieux valorisés.
A Rennes, une opération d'analyse des poubelles des habitants est en cours pour déterminer quels déchets pourraient être mieux valorisés.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Déjà bonne élève, la métropole de Rennes espère réduire encore la quantité d’ordures ménagères générée par ses habitants.
  • La collectivité inspecte actuellement les poubelles de ses résidents afin de savoir ce qu’il faut encore améliorer.
  • Le tri sélectif n’est pas encore un geste naturel pour certains, qui continuent de jeter bouteilles de plastique et emballages en carton à la poubelle.

A l’abri d’un hangar, ils attendent l’arrivée du premier camion pour en prélever un échantillon et procéder à une minutieuse inspection. Leur mission : ausculter l’intérieur des poubelles des habitants de Rennes Métropole. La tâche peut paraître ingrate mais elle est primordiale pour la collectivité qui espère mieux comprendre ce que jettent ses habitants. Chaque type de déchets est trié, classé et pesé. Cette campagne de « caractérisation » doit prendre fin dans quelques jours. « Ce que nous voulons, c’est savoir comment nous pouvons mieux accompagner les particuliers en voyant ce qu’ils jettent. Ouvrir les poubelles, c’est aussi mieux connaître l’état de notre société », explique Laurent Hamon. Montre-moi ce que tu jettes, je te dirai qui tu es.

L’élu écologiste peut déjà être satisfait du comportement de ses administrés. Sur le plan du tri sélectif, Rennes et la Bretagne sont déjà parmi les meilleurs territoires français. Le constat s’est même encore amélioré depuis que la métropole a mis en place un tri traitant 100 % des emballages en 2017.


A Rennes, une opération d'analyse des poubelles des habitants est en cours pour déterminer quels déchets pourraient être mieux valorisés.
A Rennes, une opération d'analyse des poubelles des habitants est en cours pour déterminer quels déchets pourraient être mieux valorisés.  - C. Allain/20 Minutes

Une solution plus simple à comprendre pour les usagers mais qui doit faire ses preuves et s’améliorer. Car à l’intérieur des poubelles, on trouve encore une soixantaine de kilos de déchets qui auraient dû être triés : des bouteilles de plastique, des canettes et des emballages. « On doit encore accélérer sur le geste de tri. Aujourd’hui, presque tout est triable et valorisable. Plus de 80 % de ce que l’on collecte dans les bacs jaunes part dans des filières de recyclage. Ça a aussi un intérêt financier pour la collectivité », explique Laurent Hamon.

« On retrouve encore beaucoup de restes alimentaires »

Chaque année, un habitant de Rennes Métropole jette en moyenne 180 kg d’ordures ménagères qui sont incinérées. La collectivité s’est fixé un objectif fou et espère faire descendre ce chiffre à seulement 36 kg d’ici quelques années. En ouvrant les poubelles de ses habitants, elle a compris où il fallait appuyer. « On retrouve encore beaucoup de restes alimentaires que l’on pourrait éviter. Surtout dans les poubelles des habitats collectifs. C’est plus difficile pour les habitants de composter que dans un pavillon », explique Julien Monharoul, directeur de contrat chez Suez, qui mène l’opération.


D’après les premières estimations, environ 40 des 180 kg d’ordures ménagères de la métropole seraient des restes alimentaires. Pour tenter de voir ce chiffre baisser, la collectivité a déjà prévu d’équiper tous les foyers d’une nouvelle poubelle destinée à collecter les biodéchets. Ce seau sera distribué à partir de 2024 et viendra en complément des très nombreux composteurs collectifs qui seront installés. Quant à la collecte de ces biodéchets, elle se fera dans des bennes collectives qui seront elles-mêmes enlevées par camion avant d’être valorisées. « Ce qui était à la terre, retournera à la terre », glisse le vice-président de la métropole. Il faudra pour cela convaincre les plus réticents.

Plus d’électronique à la ville

Les premières analyses menées par la métropole dans les poubelles montrent qu’il y a beaucoup plus d’appareils électroniques jetés dans les ordures ménagères dans les habitats collectifs. La raison ? « Les poubelles sont partagées. Quand on jette quelque chose dans une colonne collective, on n’a pas de risque de se faire repérer », estiment les agents de Suez. Les personnes habitant en pavillon ont aussi davantage recours à la déchetterie.

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