educationVers la fin du « file dans ta chambre » ?

L’Europe veut mettre fin au « file dans ta chambre »

educationLe Conseil de l’Europe envisage de ne plus recommander cette punition, trop violente selon certaines associations
Mais où va-t-on pouvoir envoyer les enfants pour qu'ils se calment ? (illustration)
Mais où va-t-on pouvoir envoyer les enfants pour qu'ils se calment ? (illustration) - Canva / Canva
Xavier Regnier

X.R.

Les membres du Conseil de l’Europe auraient-ils été inspirés par Harry Potter et son célèbre placard sous l’escalier ? L’organe européen veut en tout cas en finir avec les punitions du style « file dans ta chambre », à la demande de plusieurs associations, selon Le Figaro. Le journal cite un échange de mails dans lequel Regina Jensdottir, cheffe de la division des droits des enfants au Conseil de l’Europe, annonce que le « time out », l’injonction à quitter la pièce, est devenu « obsolète » et doit être « retravaillé ».

La raison ? Cette punition constituerait une violence éducative ordinaire. Ordonner à son enfant de s’enfermer dans sa chambre, « c’est de la folie », explique l’éducatrice Christine Schuhl, qui évoque même une « sanction psychique inouïe » dans Le Figaro. « Nous nous réjouissons de ce pas en avant », claironne l’association Stop VEO sur Facebook. La fin de cette punition va « dans le sens d’un meilleur respect de l’enfant et un apaisement des familles », estime l’association, qui attend « des suggestions de solutions moins violentes ».

« Selon eux, toute autorité est abusive »

Mais tous les spécialistes de l’enfance ne veulent pour autant pas bannir l’injonction. La psychologue Caroline Goldman rappelle dans Le Figaro qu' « aucune étude scientifique ne décrit comme nocif le fait d’envoyer un enfant dans sa chambre ». Elle dénonce sur Instagram « une horizontalité totale entre parents et enfants, sans pôle de sagesse », prônée par des « coachs parentaux et autres vendeurs de rêves » à l’opposé des pédopsychiatres, « puisque selon eux, toute autorité est abusive ».



La psychologue préfère se positionner en faveur d’une « autorité parentale juste, respectueuse et structurante », où le « file dans ta chambre » peut être utile pour calmer les choses des deux côtés et décider ou non d’une sanction adaptée à froid, avec explications.