FOOTBALLCourtois 7e, Putellas titrée, City aussi… Les curiosités du BO 2022

Ballon d'or : Courtois 7e, City équipe de l’année, Mbappé loin du compte… Les incongruités du palmarès 2022

FOOTBALLSi le Ballon d'or de Karim Benzema ne souffre d’aucune contestation, certains choix du jury ont pu surprendre
Thibaut Courtois aka le dindon de la farce
Thibaut Courtois aka le dindon de la farce - Francois Mori/AP/SIPA / SIPA
William Pereira

William Pereira

Ah, qu’il est doux, le réveil avec le Ballon d’or autour du bras. Près d’un quart de siècle que la France attendait ça. Karim Benzema a mis la France du football de bonne humeur au moins jusqu’au Mondial 2022, laissant aux autres nations le loisir de râler sur les résultats des différents votes. Car même si le jury du Ballon d’or a été ramené à 100 journalistes pour éviter de se retrouver avec des votes improbables – du genre Harry Kane numéro 1 – l’édition 2022 n’a pas échappé à ses habituelles incongruités. Certaines sont mineures, d’autres carrément révoltantes. Liste non exhaustive.

Thibaut Courtois 7e

Pour que la France en vienne à ranger ses vieilles rancunes au placard et toutes les vannes sur le seum qui vont avec, c’est que Thibaut Courtois s’est fait enfler dans les grandes largeurs. Rendez-vous compte : l’international belge a réalisé une saison de porc, d’une solidité sans égale sur sa ligne comme dans les airs, ce qui en fait à l’heure actuelle la meilleure arme de défense européenne en cas d’attaque nucléaire de la Russie. Que pouvait-il faire de plus qu’une double-confrontation de haute voltige face au PSG et Chelsea, des dernières minutes lunaires face à Manchester City et une finale de C1 à neuf arrêts ? Un record qui lui a par ailleurs valu le titre d’homme du match au Stade de France. De quoi vous dégoûter un homme de la fashion week du football.

« « Je considère qu’il est impossible de gagner le Ballon d'Or, a soupiré le Belge lundi soir. Vous gagnez la Liga et vous gagnez la Ligue des champions, votre équipe gagne grâce à vos arrêts… et vous ne finissez que 7e. Au moins, ils ont inventé le trophée du meilleur gardien [qu’il a remporté].  »  »

Kylian Mbappé… juste devant lui

Avec tout le respect qu’on doit à Kyky et sans oublier que dans le genre à avoir porté son équipe sur ses épaules, il était plutôt pas mal l’an passé, Mbappé n’a rien à faire à cette place. En tout cas pas devant le Belge, ne serait-ce que parce que le PSG s’est arrêté en 8es de finale de Ligue des champions, et que les statistiques individuelles ne peuvent masquer des faits têtus : pour les jurés, un but en L1 vaudra toujours moins qu'un but en Premier League, en Liga, ou en C1.

On pensait que le Français l'avait compris, lui qui est le seul à figurer sans discontinuer dans le top 10 depuis 2017, mais jamais plus haut que 4e. On peut d'ailleurs considérer que son bras d’honneur de dernière minute à Florentino Pérez pour prolonger à Paris a pu lui coûter une ou deux places, au bout du compte. La personnalité, ça compte, Kyky.



Putellas Ballon d'or en ayant joué une demi-saison

Comme le disait José Mourinho, « if I speak, i’m in big trouble ». Mais parlons tout de même du Ballon d'or scandaleux d’Alexia Putellas. Toute grande joueuse qu’elle est, la désormais double-lauréate n’avait rien à faire au sommet de la hiérarchie cette saison, et ce, pour plusieurs raisons. La première étant qu’elle n’a pas suffisamment joué.

Putellas a loupé l’Euro féminin sur blessure, une compétition remportée par l’Angleterre de sa dauphine, Beth Mead. Autre curiosité, la première Lyonnaise au classement, Ada Hegerberg, n’est que 7e, alors que l’OL a remporté la C1. Wendie Renard est la seule Française du top 10, où l’on aurait bien vu figurer Selma Bacha, la nouvelle hype du foot français, très en vue en Ligue des champions et pendant l’Euro (demi-finaliste).

Manchester City meilleure équipe

Avant de discuter du choix des Skyblues comme équipe de l’année, notons que celle-ci aura eu le mérite de provoquer, outre-Pyrénées, la colère des ahuris du Chiringuito. Il y a toujours un plaisir sadique à voir Josep Pedrerol et Tomas Roncero, à qui il va bien falloir songer à donner un Oscar, verser dans le mélodrame démesuré. Le mot « scandale » a été répété toute la soirée à Madrid, où l’hyperphagie de titres fait oublier que cette histoire de meilleure équipe de l’année n’est qu’un titre en bois. Petit éclair de lucidité de la part de l’ancien merengue Guti qui de toute façon dit « ne pas croire en ces titres ».


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Bref, Manchester City, meilleur collectif au monde, le City qui a roulé comme tout le monde sur le Real pendant trois mi-temps avant de sortir on ne sait trop comment, serait la meilleure équipe de l’année. Pourquoi pas. Les Citizens ont remporté la Premier League et placé six joueurs dans le classement du Ballon d’Or (critère majeur). On comprend la bizarrerie de voir le Real Madrid 3e, mais un tel titre ne fait pas de mal à ces festivités auxquelles on reproche de vanter trop souvent l’individuel dans un sport qui se veut collectif.

Gavi meilleur jeune devant Camavinga

Dans ce grand bain d’ivresse benzemesque, on remerciera Gavi d’avoir offert à la France des râleurs une opportunité de l’ouvrir. Camavinga, vainqueur de la C1 et de la Liga, 2e derrière un bonhomme devenu certes indispensable au Barça, mais dans quel Barça ? Reversé en Ligue Europa l’an passé (et bientôt cette année) plus que poussif en Liga, bref, à se demander si on n’aurait pas préféré voir un joker de luxe style Cama voir soulever le trophée Raymond Kopa, quand bien même le début de saison du Français est un peu poussif. Mais bon, c’est sans doute la mauvaise foi qui parle.