ENQUETELe déroulement des faits dans l’affaire du meurtre de Lola se précise

Meurtre de Lola : Ce que révèlent les premiers éléments de l’enquête

ENQUETEUne SDF de 24 ans a été mise en examen, lundi, suspectée d’avoir sauvagement tué Lola, 12 ans, puis d’avoir mis son corps dans une malle
Le corps de Lola, 12 ans, a été retrouvé dans un caisse, à la cour intérieure de l'immeuble où elle vivait avec sa famille, dans le 19e arrondissement de Paris.
Le corps de Lola, 12 ans, a été retrouvé dans un caisse, à la cour intérieure de l'immeuble où elle vivait avec sa famille, dans le 19e arrondissement de Paris.  - STRINGER  /  AFP
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Le corps d’une adolescente de 12 ans a été découvert, vendredi soir, dans une malle retrouvée rue de Hautpoul, dans le 19e arrondissement.
  • Les parents de la victime avaient signalé sa disparition dans l’après-midi, s’étonnant qu’elle ne soit pas rentrée du collège.
  • Une femme de 24 ans, principale suspecte du meurtre de Lola, a été mise en examen ce lundi pour « meurtre de mineur de moins de 15 ans » et « viol commis avec actes de torture et de barbarie ». Elle a été placée en détention provisoire. Un homme de 43 ans a été mis en examen pour recel de cadavre et placé sous contrôle judiciaire.

Edit du 29 décembre 2022 : Plus de deux mois après le meurtre de la jeune Lola, sauvagement tuée dans le 19e arrondissement de Paris, l’enquête et le profil de la principale suspecte se précisent. Retour sur ce drame qui a bouleversé la France.

La porte bleue de l’appartement n’a pas résisté longtemps à l’assaut donné par les forces de l’ordre. Samedi, au petit matin, les policiers font irruption dans le studio qu’occupent deux hommes, dans un immeuble de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). Les enquêteurs de la brigade criminelle se dirigent vers la cuisine dans laquelle se trouve Dahbia B., 24 ans et l’interpellent. L’un des deux habitants des lieux, Amine K. l’a rencontrée quelques heures plus tôt. Il a profité de l’absence de Kamel, son colocataire, pour ramener la jeune femme qui est SDF et passer la nuit avec elle. Tout porte à croire qu’il l’ignorait. Mais son invitée, qui est née en avril 1998 à Belcours, en Algérie, est soupçonnée d’avoir, la veille, sauvagement tué Lola, 12 ans, dans le 19e arrondissement de Paris.

En tout, six personnes ont été placées en garde à vue, dans les locaux de la Crim', rue du Bastion, dans les heures qui ont suivi la découverte du corps de la préadolescente, dans une malle. Quatre d’entre elles, dont l’occupant de l’appartement, ont été libérées sans poursuite à ce stade. En revanche, Dahbia B. et un homme de 43 ans ont été présentés à un juge d’instruction lundi à Paris en vue d’une mise en examen pour meurtre et viol avec actes de torture et de barbarie. Rachid N., est une « connaissance ancienne de la suspecte ». Selon la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, il a reconnu « avoir transporté cette dernière à sa demande ainsi que deux valises et la caisse en plastique dans son véhicule de fonction depuis Paris jusqu’à son domicile situé à Asnières-sur-Seine, et avoir également accueilli l’intéressée chez lui avec les valises et la caisse ». Le quadragénaire a confié également « avoir appelé un chauffeur de VTC pour que la suspecte retourne à Paris avec les valises et la caisse environ deux heures après son arrivée ».

« Elle avait l’air un peu folle »

Les policiers ont très vite compris que cette jeune femme, jusqu’ici inconnue de la justice et de leurs services, était au cœur de l’enquête. Vendredi après-midi, vers 15h17, elle a été filmée, aux côtés de Lola, par la caméra de surveillance installée dans le hall de l’immeuble où habitaient la victime et sa famille, rue Manin. C’est aussi dans cette résidence qu’habite Friha B., la sœur aînée de Dahbia. Plus tard, dans l’après-midi, la suspecte, jean blanc, haut gris, a été aperçue dans la rue par plusieurs témoins, portant une malle en plastique opaque. Son comportement n’a laissé personne indifférent. « Elle avait l’air un peu folle », « instable », a raconté à BFM TV un riverain qui l’a croisée. « Elle se trimballait avec la malle, elle l’a même laissée devant le café, elle est partie en face à la boulangerie acheter un croissant, revenir comme si de rien n’était », se souvient-il.

Dahbia a même demandé à un homme de l’aider à porter la malle. Selon nos informations, ce dernier est allé dans un bar avec la jeune femme. Elle lui a alors affirmé vendre des organes humains. Le témoin a mis sa main dans la caisse en plastique et senti ce qui ressemblait à un bras humain. Une odeur de sang et de javel lui a pris le nez. Effrayé, il a coupé court à la discussion avant de se présenter à la police. Il a donné le signalement de la voiture à bord de laquelle la suspecte a pris la fuite.


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La malle, qui contient le corps de Lola, ne sera retrouvée que vers 23h20, par un SDF, de 42 ans rue d’Hautpoul, à 200 mètres du domicile de la collégienne. La victime, qui a été ligotée, a été placée dans une boîte de rangement en plastique opaque, recouverte d’un morceau de tissu qui en dissimule le contenu. L’autopsie pratiquée samedi a déterminé que Lola était morte asphyxiée. « De multiples autres lésions étaient constatées, notamment au visage, au dos et de larges entailles au niveau du cou lesquelles n’entraient pas, selon les conclusions du médecin légiste, dans le déterminisme du décès », souligne la procureure de la République de Paris. L’examen « ne révélait pas de lésion traumatique de l’ensemble de la sphère sexuelle », ajoute-t-elle.

Expertises psychologiques et psychiatriques

En revanche, le mobile du crime demeure toujours très flou. Pour quelle raison Lola a-t-elle été tuée ? Pourquoi a-t-on retrouvé un « 0 » et un « 1 », inscrits en rouge sous chaque pied ? La suspecte connaissait-elle la victime ? « Les investigations se poursuivent pour établir le déroulement des faits », confie à 20 Minutes une source proche de l’enquête. En garde à vue, Dahbia B. a déclaré avoir « entraîné la victime jusqu’à l’appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l’enfant, qu’elle lui aurait imposé de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d’autres violences ayant entraîné la mort et qu’elle aurait dissimulé le corps dans la caisse », poursuit Laure Beccuau. Des expertises psychologiques et psychiatriques vont désormais être réalisées pour tenter de mieux cerner la personnalité de Dahbia B..

Son avocat, Me Alexandre Silva, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

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