footballLe fan giflé par Neymar porte plainte après les révélations sur le PSG

PSG : Le supporteur giflé par Neymar porte plainte après les révélations sur « l’armée numérique » montée par le club

footballL’identité de l’homme avait été révélée par le désormais fameux compte « Paname Squad »
Neymar lors du Classique PSG-OM au Parc des Princes, le 16 octobre 2022.
Neymar lors du Classique PSG-OM au Parc des Princes, le 16 octobre 2022. - SPENCER JOHN/SIPA / SIPA
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

Le supporteur giflé par Neymar en 2019, victime de harcèlement après la divulgation de son identité sur Twitter, a porté plainte mardi après un article de Mediapart selon lequel il aurait été la cible d’une campagne hostile commandée par le PSG, a appris l’AFP auprès de son avocat.

Cette plainte a été déposée à Paris notamment pour collecte de données à caractère personnel par moyen frauduleux ou déloyal, violation du secret professionnel, violences psychologiques en réunion sur une victime ainsi que pour harcèlement moral.

« Outé » par Paname Squad

Selon Mediapart, le PSG a chargé entre 2018 et 2020 une agence de communication, Digital Big Brother (DBB), de créer de faux comptes Twitter pour mener des campagnes hostiles contre des cibles du club de la capitale, ce que ce dernier conteste. La stratégie s’articulait autour d’un compte « de référence », Paname Squad, qui se présente sur Twitter comme un « collectif de passionnés du Paris Saint-Germain ».

Parmi les cibles figurait le supporteur du Stade Rennais giflé par Neymar après la défaite du PSG en finale de la Coupe de France 2019. Paname Squad avait révélé son identité et son année de naissance sur Twitter. « Consécutivement à la divulgation de son identité, il était interpellé dans la rue, la clientèle de son restaurant baissait, des personnes passaient devant son domicile et le menaçaient », est-il souligné dans la plainte qui fait également état de « cyberharcèlement ».

Le rôle de l’ancien référent-supporters

Selon Le Parisien, le PSG aurait obtenu son identité auprès d’un ancien agent de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Malik N., qui avait été engagé en 2018 comme référent-supporters au PSG. Ce dernier, soupçonné d’avoir avec deux autres hommes joué de ses relations pour transmettre des informations sensibles et confidentielles à des institutions, dont le PSG, a été mis en examen le 29 septembre notamment pour complicité et recel de violation du secret professionnel.

Selon la plainte, « il ne fait aucun doute qu’une telle campagne était intentionnellement menée pour déstabiliser le plaignant et l’empêcher, notamment, de porter plainte » contre Neymar. Le supporteur portera finalement plainte en mai 2019, ce qui aboutira en octobre 2021 à un rappel à la loi pour le joueur. « Il faudrait que le parquet de Paris commence à considérer qu’il y a des victimes dans cette affaire et que le lynchage numérique est une forme de violence », a souligné Me Philippe Ohayon, avocat du plaignant.