ecologieLa Coupe du monde à Zermatt et Cervinia est un « non-sens », déplore Clarey

Ski : La nouvelle étape de Coupe du monde à Zermatt et Cervinia est un « non-sens », déplore Johan Clarey

ecologieEntre le faible enneigement et l’organisation matérielle que cela nécessite, on ne peut pas dire que ce nouveau spot programmé par la Fédération internationale soit dans l’air du temps
Le skieur de l'équipe de France Johan Clarey, ici à Courchevel le 16 mars 2022.
Le skieur de l'équipe de France Johan Clarey, ici à Courchevel le 16 mars 2022. - Marco Trovati/AP/SIPA / SIPA
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

La saison de ski alpin n’est pas encore ouverte que le calendrier est déjà sujet aux critiques. En cause notamment, la deuxième étape, qui sera disputée entre fin octobre et début novembre dans les stations de Zermatt (Suisse) et Cervinia (Italie), sur le mont Cervin. Une nouveauté en plein automne qui interroge, notamment au niveau des conditions d’enneigement : la Fédération internationale de ski (FIS) a exceptionnellement repoussé dimanche le « snow control » de six jours, espérant des températures suffisamment basses pour utiliser les canons à neige alors que le bas du tracé reste désespérément à nu.

« Je trouve que cette course est un non-sens. Beaucoup de coureurs pensent comme moi mais très peu vont le dire, estime le Français Johan Clarey, médaillé d’argent de la descente olympique en février à Pékin, auprès de l’AFP. La course n’a pas lieu d’être. On voit que les conditions sur les glaciers sont de pire en pire chaque année, cette étape demande des moyens énormes en hélicoptère (pour monter le matériel), des moyens humains pour boucher les crevasses, rendre une piste potable… Je ne comprends pas, ça ne va pas dans le sens dans lequel devrait aller la FIS. »


Comme beaucoup d’autres skieurs, Clarey est bien conscient des évolutions à apporter pour que le ski de compétition ait un avenir dans le contexte du réchauffement climatique. Mais rien ne pourra être fait sans la bonne volonté des instances. « Beaucoup d’efforts en faveur de l’environnement sont faits dans les stations pour accueillir le grand public. Alors faire des courses qui vont à l’opposé de ça, je ne sais pas si on donne une très bonne image de notre sport », regrette-t-il.

Dans une interview publiée sur notre site ce mercredi matin, Alexis Pinturault dénonçait lui aussi l’incongruité de certaines décisions. « Tout est une question de gestion et de pouvoir de la part des instances comme la FIS, de droits télé, de calendrier. Là, par exemple, cette année on va aux Etats-Unis, on revient en Europe et on retourne aux Etats-Unis, c’est un non-sens », illustrait-il. Cela commence à en faire beaucoup.