A SECPrès d’une station-service sur trois à sec au pire de la pénurie

Carburants : Près d’une station-service sur trois n’avait rien à vendre au pire de la pénurie

A SECAu plus dur de la pénurie, une station sur trois était fermée, sans compter les stations manquant de l’un ou l’autre des carburants
Au plus dur de la pénurie, près d'une station-service sur trois a dû fermer faute de carburant.
Au plus dur de la pénurie, près d'une station-service sur trois a dû fermer faute de carburant. - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La proportion de stations-service en France ne proposant ni essence ni diesel est montée jusqu’à 31 % au niveau national mi-octobre, et jusqu’à près de la moitié dans les Hauts-de-France, selon les données officielles, une pénurie plus marquée que la situation décrite par le gouvernement.

La grève des raffineries a commencé le 27 septembre chez TotalEnergies, raréfiant progressivement les carburants dans toute la France.

Des disparités régionales

Un chiffre illustre la pénurie croissante qui a paralysé les stations françaises : le 17 octobre, seulement 53 % des stations vendaient à la fois de l’essence et du diesel, contre 92 % avant la grève, le 24 septembre, selon l’analyse par l’AFP des données officielles et publiques disponibles sur le site prix-carburants.gouv.fr. Jeudi à la mi-journée, cette proportion était remontée à 69 %.

Ce sont des moyennes nationales. Certaines régions, comme les Hauts-de-France avec 49 % de stations en rupture totale le 11 octobre ou l’Ile-de-France à 47 % le 10 octobre, ont été plus touchées que d’autres.

Des ruptures supérieures aux annonces

Pendant la crise, le ministère de la Transition énergétique a communiqué quotidiennement la proportion de stations « en difficulté », c’est-à-dire manquant d’au moins un carburant, entre gazole et essence (SP95, SP95-E10, SP98). Ce baromètre gouvernemental est monté à 31 % en moyenne nationale, le 11 octobre, et était jeudi soir redescendu à 16,9 %.

Les données analysées suggèrent que les ruptures étaient bien supérieures, puisque de l’ordre d’une station sur trois était fermée, auxquelles il fallait ajouter les stations manquant de l’un ou l’autre des carburants.

Il y a en France environ 9.900 stations-service actives, qui renseignent chaque jour leurs prix sur un portail du ministère de l’Economie, une obligation plus ou moins bien respectée et qui concerne celles qui vendent plus de 500 mètres cubes par an. Ces données sont téléchargeables sur prix-carburants.gouv.fr.



Une nette amélioration cette semaine

Le ministère, interrogé, a expliqué qu’il ne comptait que les stations-service déclarant une « rupture », mais pas les stations cochant une autre case disant qu’un carburant est « non distribué » pour d’autres motifs, une catégorie qui n’est pas distinguée dans les données publiques ; le ministère n’a pas voulu fournir ses données complètes incluant cette catégorie.

Les horaires des remontées peuvent également influer à la marge (quelques points) sur le taux de rupture constaté.

Malgré ces écarts, la tendance reste nettement à l’amélioration cette semaine, à la faveur des réquisitions de salariés grévistes et des suspensions de grèves chez Esso-ExxonMobil et TotalEnergies, seuls deux derniers sites du groupe pétrolier français étant encore en grève jeudi.