SPORTS D’HIVERCourses annulées à Sölden et Cervin, double-faux départ pour le ski alpin

Ski alpin : Courses annulées à Sölden et Cervin, double-faux départ pour la saison 2022-23

SPORTS D’HIVERPluie et neige d’un côté, absence de poudreuse de l’autre, la Coupe du monde de ski alpin a connu un faux départ à Sölden et Cervin, où le géant dames et les descentes sont annulés
Superbe visibilité, comme on peut le constater
Superbe visibilité, comme on peut le constater - Pierre Teyssot/Action Plus/Shutt / SIPA
William Pereira

W.P. avec AFP

La Coupe du monde de ski alpin a connu samedi un double faux départ avec l’annulation du géant femmes de Sölden, à quelques heures de la course, puis des deux descentes hommes prévues au pied du Cervin fin octobre à cause du manque de neige.

A Sölden, dans un Tyrol aux couleurs automnales, une forte pluie s’est invitée dans la nuit, transformée en neige à partir de 2.500 m d’altitude sur une partie du glacier du Rettenbach, rendant la piste trop dangereuse.

Les deux descentes pas reprogrammées

La Fédération internationale de ski (FIS) a subi une deuxième secousse quelques heures plus tard avec l’annulation des premières courses de Zermatt/Cervinia (Suisse/Italie). Là-bas, au pied du Cervin, c’est le manque de neige qui a forcé les organisateurs à jeter l’éponge à quatre jours du premier entraînement officiel.

La FIS a précisé dans son communiqué que les deux descentes hommes ne seraient pas reprogrammées plus tard dans la saison, contrairement au géant femmes qui devrait être réattribué dans quelques jours.

Les descentes femmes de début novembre menacées ?

Zermatt et Cervinia espèrent toujours accueillir deux descentes femmes les 5 et 6 novembre, si le froid revient sur la région et permet aux canons à neige de compléter la couverture de la piste. Une nouvelle inspection est prévue mardi.

La FIS avait annoncé en grande pompe en début d’année ce projet de course spectaculaire, avec un départ à 3.700 m d’altitude et une piste à cheval sur deux pays au pied de l’iconique Cervin, où un projet pharaonique de modernisation du domaine skiable est en cours.

Une nouvelle étape critiquée pour sa complexité logistique et son manque de logique environnementale - un « non-sens » pour le vice-champion olympique français Johan Clarey - après un nouvel été très chaud qui a aggravé l’état des glaciers européens.

« Dangereux »

A Sölden, la piste et son célèbre mur étaient bien prêts, eux, le recul du glacier étant compensé par le savoir-faire local en matière de snowfarming (conservation de la neige de l’hiver précédent durant l’été).

« Il a plu pendant quatre heures très fort sur la piste cette nuit, ensuite ça s’est transformé en neige avec une accumulation de 10/15 centimètres sur le haut du tracé. Ça pourrit le fond, c’était trop dangereux de faire une course », a analysé le directeur de l’équipe de France féminine Lionel Pellicier.

Le ski libre, entraînement officiel, avait déjà été annulé vendredi à cause d’un fort vent qui empêchait les remontées mécaniques de fonctionner. La dernière annulation à Sölden, qui ouvre depuis plus de vingt ans la saison de ski alpin fin octobre, remonte à 2018, lorsque la course hommes n’avait pas pu s’élancer à cause du vent.

Tessa Worley frustrée

« Je suis un peu frustrée, il y a un sentiment d’inachevé, j’étais prête à lancer la saison », a expliqué la Française Tessa Worley, tenante du titre du petit globe du géant.

Le week-end n’est pas terminé à Sölden : après le Conseil de la FIS samedi après-midi, qui doit notamment décider du sort des sportifs russes et biélorusses, les hommes doivent débuter leur saison dimanche avec un géant (première manche à 10 heures, seconde manche à 13 heures, respectivement 8 heures et 11 heures).

« Nous sommes optimistes pour la course de demain même s’il va falloir réussir des prouesses pour préparer la piste. Nous espérons une amélioration de la météo dans l’après-midi pour débuter notre travail », a expliqué le directeur de la course Rainer Gstrein.