BAIGNADEA Marseille, des nageurs en eau libre veulent plus de sécurité

Marseille : Face aux « comportements hallucinants », des nageurs en eau libre réclament plus de sécurité

BAIGNADEUne soixantaine de nageurs a manifesté samedi pour demander plus de sécurité en mer face aux incivilités des bateaux et autres usagers
Les nageurs en eau libre demandent plus de sécurité face aux "comportements hallucinants" des bateaux et autres usagers.
Les nageurs en eau libre demandent plus de sécurité face aux "comportements hallucinants" des bateaux et autres usagers. - Valery Hache/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Samedi une soixantaine de nageurs en eau libre ont manifesté dans la baie de Marseille pour dénoncer les « comportements hallucinants » des pilotes de bateau, jet-ski ou autres usagers.
  • Considérant être autant exposés que « les piétons en ville », ils réclament davantage de sécurité et plus de sévérité de la part des autorités.
  • « Il y a un problème de cohabitation entre les usages », reconnaît la préfecture maritime.

En maillot, en combinaison, palmés ou non, une soixantaine de nageurs en eau libre ont manifesté samedi dans la baie de Marseille, réclamant plus de sécurité en mer face aux incivilités des bateaux et autres usagers.

« Il faut protéger les plus vulnérables, nous les nageurs nous sommes comme les piétons en ville », explique Benjamin Clasen, président de l’association des Libres nageurs, avant de se jeter à l’eau avec une pancarte « vos moteurs nous font peur ».

Alcool, vitesse excessive et laxisme des autorités

« Alcool au gouvernail », non-respect de la limitation de vitesse à cinq nœuds (9,26 km/h) près de la côte, rodéo de jet ski l’été, windfoil, kitesurf et autres engins qui déboulent à toute vitesse les jours de mistral : « on se retrouve coincé au milieu de toutes ces pratiques et les autorités ne s’attaquent pas à ces infractions ou très rarement », complète Sylvain Ronca, des « Nageurs du Prado ».

Lui nage tous les jours au moins 45 minutes, 30 minutes quand l’eau est très froide au cœur de l’hiver dans une rade qui accueillera les épreuves de voile aux Jeux olympiques de Paris 2024.

« Nous sommes là pour dénoncer les comportements hallucinants et interpeller la préfecture maritime », lance Christophe Olivier, d’un autre groupe de nageurs, la « Team Malmousque », au micro, avant une petite nage symbolique jusqu’à une bouée de signalisation censée interdire le passage des bateaux sur cette zone.

« Problème de cohabitation entre les usagers »

A la préfecture maritime de la Méditerranée, l’augmentation du nombre des usagers de la mer, l’évolution des différents loisirs fait l’objet de « beaucoup d’attention » et il est vrai qu’il y a « un problème de cohabitation entre les usages », a expliqué à l’AFP le capitaine de frégate Pierre-Louis Josselin.

Pour autant, sur le cas précis de Marseille, l’été 2022 s’est révélé plus calme que 2021 où la pression avait été très forte en sortie de crise du Covid-19 avec 85 opérations d’assistance et de secours, contre 123 l’été précédent, a ajouté le porte-parole de la préfecture. Sur 400 embarcations contrôlées sur la saison, 44 ont été verbalisées dans la bande des 300 mètres où la vitesse est limitée à 5 nœuds. La rade sud a été interdite aux véhicules à moteur en dessous des 300 mètres, a-t-il enfin rappelé.

Dans une ville sous-équipée en piscines municipales, les nageurs en eau libre sont de plus en plus nombreux à Marseille depuis le confinement. Ils portent d’autres revendications, écologiques d’abord avec la demande de classer quatre zones de la baie en aires marines protégées. Ils souhaitent également l’aménagement d’une piscine « ouverte et publique » au pied du Mucem, à la sortie du Vieux-Port.