Essai Nio ET7: Premium, électrique et chinoise

Après un lancement réussi en Norvège, la marque a décidé de conquérir le reste de l’Europe avec des modèles hautement technologiques, luxueux, et plutôt chers. Si rien n'est encore prévu pour la France, certains de nos voisins pourront bientôt rouler en Nio, mais ne pourront pas l’acheter. Selon la formule déjà lancée chez nous par Lynk&Co, la fille chinoise de Geely et Volvo, les Nio seront proposées sur abonnement. Nous avons déjà fait connaissance en exclusivité avec la ET7, grande berline… à batteries interchangeable.

À peu près de la taille d’une Classe S, l’ET7 est le sommet de la gamme Nio, qui se compose aussi d’une berline de classe moyenne supérieure, et d'un spacieux SUV. Côté technique, il n’y a que des bonnes choses. D’abord, des suspensions pneumatiques à amortisseurs pilotés qui offrent un confort d’une infinie douceur, mais gardent les mouvements de caisse parfaitement sous contrôle. Les performances sont tout aussi impressionnantes. Grâce à ses 480kW (650 ch) et 850 Nm qu’elle répartit entre les quatre roues, la Nio abat le 0-100 km/h en 3,8 secondes, et peut pointer à 200 km/h. Uniquement sur autoroutes allemandes, bien évidemment !

Pas donnée !

Esprit éthique oblige, l’habitacle propose un style minimaliste très tendance. Si minimaliste, d’ailleurs, que Nio a choisi de faire l’impasse sur… la boîte à gants. En revanche, le constructeur n’a pas oublié un éclairage d’ambiance de toutes les couleurs ni l’assistant personnel. Ce personnage virtuel, matérialisé par une petite boule au centre de la planche de bord, s’appelle Nomi, et représente à lui seul une bonne partie de l’interface du système d’info-divertissement. On peut lui parler, et Nomi peut "tourner la tête" pour vous regarder. Sympathique, mais c’est quand même une source de distraction pour le conducteur.

On est bien installé, dans l’ET7. Du mois à l’avant. A l’arrière, la position est un peu trop couchée, et les genoux sont un peu trop relevés. Quant au coffre, il n’épate pas non plus, ni par le volume, ni par l'ouverture plutôt étriquée. La grande Nio sera proposée avec deux types de batteries : 75 ou 100 kWh. Sur papier, la première annonce 445 km, 580 km pour la seconde. En pratique, nous avons relevé une conso d’un peu plus de 20 kWh/100 km, alors que nous avions gentiment lâché les chevaux sur autoroute. Une belle performance pour une voiture de ce gabarit.

Reste la question du prix. On sait qu’aux Pays-Bas par exemple, la formule de base est de 1.300 euros par mois. A peine moins qu’une Mercedes EQS financée sur 60 mois ! Un abonnement plus flexible, plus d’options et de plus grandes batteries feront évidemment grimper la facture. Certes, la Nio a l’argument de ne pas faire attendre une charge, puisqu’elle peut simplement changer de batterie, entièrement automatiquement en 5 minutes. Mais tant qu’il n’y aura pas suffisamment de stations de remplacement, cela restera surtout un argument marketing.