ENERGIESMalgré sa centrale nucléaire, Gravelines a une facture XXL d’électricité

Crise énergétique : Gravelines héberge une centrale nucléaire mais voit sa facture d’électricité flamber

ENERGIESLe maire de la commune de Gravelines, dans le Nord, lance un appel au gouvernement après avoir vu la facture d’électricité de sa ville bondir de 70 %
Gravelines, le 28 octobre 2010. La centrale nuclŽaire EDF de production d'ŽlŽctricitŽ de Gravelines. Elle dŽtient le record de production d'ŽlŽctricitŽ sur 30 ans avec 1000 milliards de Kw/h.
Gravelines, le 28 octobre 2010. La centrale nuclŽaire EDF de production d'ŽlŽctricitŽ de Gravelines. Elle dŽtient le record de production d'ŽlŽctricitŽ sur 30 ans avec 1000 milliards de Kw/h. - M.LIBERT / 20 MINUTES / M.LIBERT / 20 MINUTES
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • L’augmentation du coût de l’énergie pénalise l’ensemble des communes et des collectivités françaises.
  • Gravelines, qui abrite la plus grosse centrale nucléaire de France, n’est pas épargnée.
  • Entre explosion des prix du gaz, de l’électricité, et baisse des dotations locales et nationales, la situation financière de la ville est « difficile ».

Chacun sait ce que l’on dit des cordonniers. L’adage pourrait aussi bien s’appliquer à la commune de Gravelines, près de Dunkerque, dans le Nord. Accueillir sur son territoire la plus importante centrale nucléaire d’Europe de l’ouest n’empêchera pas la ville de voir sa facture d’électricité exploser pour l’année à venir, obligeant le conseil municipal à adopter un plan de sobriété énergétique drastique.

L’augmentation des factures énergétiques est une fatalité à laquelle se préparent toutes les collectivités françaises pour les mois, voire les années à venir. Mais à Gravelines, la pilule est d’autant plus difficile à avaler en raison de la présence des six réacteurs nucléaires de la centrale EDF sur le territoire communal. Pourtant, la règle des marchés publics s’applique aussi en matière d’énergie, et la ville vient d’attribuer, pour les trois années à venir, les marchés du gaz et de l’électricité. A la clé, un budget gaz qui passe de « 665.000 euros par an à 2,38 millions d’euros à consommations égales », détaille le maire, Bertrand Ringot. Pareil pour l’électricité, dont « le coût net en année pleine va passer de 1,36 million d’euros à 2,28 millions d’euros », poursuit l’élu.

« Revenir sur la libéralisation du marché de l’énergie »

Ces trois millions d’euros supplémentaires à dépenser, sans pour autant consommer davantage, Bertrand Ringot en aurait bien fait autre chose. « Déjà que nous devons faire face aux suppressions ou aux baisses des dotations nationales et communautaires. Là, nous nous attendions à une hausse du coût de l’énergie, mais pas à cette hauteur vertigineuse », déplore Bertrand Ringot dans une lettre adressée à ses administrés. Il reconnaît que cela met Gravelines dans « une situation financière inédite et difficile », induisant de nouvelles économies à réaliser.



Pour tâcher de réduire les factures énergétiques, la ville a donc adopté un plan de sobriété. Et le premier sacrifice consistera en la fermeture provisoire de la piscine municipale. D’autres fermetures s’ensuivront, notamment de certains équipements pendant les périodes de vacances et en période hivernale. La ville baissera de manière générale la température dans les bâtiments et équipements publics et coupera l’éclairage public entre minuit et 5 heures du matin.

Autant de mesures qui ne permettront pas à Gravelines de diviser sa consommation par deux. Alors le maire en appelle aussi à l’Etat : « Le gouvernement doit trouver les voies et les moyens pour atténuer les effets de cette crise », insiste Bertrand Ringot. Et, pour lui, cela doit passer par « une remise en question de la libéralisation du marché de l’énergie. »