DéBOIRES FINANCIERSTrop endetté, Orpea se place sous protection judiciaire

Ehpad : Trop endetté, Orpea se place sous protection judiciaire

DéBOIRES FINANCIERSLa dette du groupe s’élevait à plus de 9,5 milliards d’euros au 30 septembre dernier
Le siège social du groupe Orpea, à Puteaux en Île-de-France. (PHOTO D'ILLUSTRATION)
Le siège social du groupe Orpea, à Puteaux en Île-de-France. (PHOTO D'ILLUSTRATION) - SOLAL/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après le scandale, les déboires financiers… Le groupe d’Ehpad privés Orpea ouvre un nouveau chapitre tourmenté, déjà secoué depuis la sortie en janvier d’un livre-enquête dénonçant ses pratiques. L’entreprise a annoncé ce mercredi l’ouverture d’une nouvelle procédure amiable de conciliation devant le tribunal de commerce de Nanterre pour renégocier sa dette avec ses créanciers.

« L’entreprise est trop endettée en raison du développement international et immobilier mené à un rythme effréné, à l’initiative de l’ancienne direction générale », a expliqué le nouveau directeur général d’Orpea, Laurent Guillot. La dette du groupe s’élevait à plus de 9,5 milliards d’euros au 30 septembre dernier.

Une procédure préventive

« Cette procédure de conciliation amiable nous permet de renégocier avec les acteurs financiers la situation de notre endettement et en même temps de protéger nos salariés et résidents », a ajouté Laurent Guillot. L’objectif envisagé serait de « convertir une partie de la dette d’Orpea en capital et de lever à nouveau de l’argent en dette et en capital auprès des investisseurs », a-t-il précisé.

Cette procédure dite préventive permet à une entreprise en difficulté de négocier avec ses créanciers de façon confidentielle, sous l’égide d’un conciliateur désigné par le président du tribunal de commerce. Orpea avait déjà réalisé cette année une procédure de conciliation amiable qui lui avait permis d’aboutir à un accord avec ses banques pour assurer son financement. Mais le groupe risque de ne plus être en mesure de s’y conformer en raison de différents facteurs, comme l’inflation.

Les « manquements » de la direction et l’inflation

L’entreprise anticipe également de nouvelles dépréciations d’actifs, estimées entre 2,1 et 2,5 milliards d’euros, selon un communiqué. Présent dans 23 pays, le groupe a basculé dans le rouge au premier semestre, accusant une perte nette de 269 millions d’euros, en raison de premières dépréciations d’actifs. Il avait toutefois réalisé un chiffre d’affaires semestriel de 2,3 milliards d’euros, en hausse de 10,9 %.

Le deuxième semestre ne se présente pas sous les meilleurs auspices : « La tendance baissière de la performance financière des activités » se prolonge notamment « du fait de l’augmentation significative des coûts d’achats » du groupe, en particulier sur les denrées alimentaires, détaille Orpea dans un communiqué. Avant cela, la situation d’Orpea a été « fortement affectée par les malversations et les manquements éthiques de la direction précédente », a déclaré Laurent Guillot.

L’ancien mandataire social pointé du doigt

Le groupe a décidé de compléter la plainte contre X déjà déposée auprès de la justice en avril, en visant cette fois explicitement l’ancien mandataire social, Yves Le Masne, a indiqué Laurent Guillot. « Je n’imagine pas un seul instant qu’Yves le Masne (…) ne mesurait pas toute la responsabilité qui était la sienne », a-t-il commenté.

Orpea, qui gère plus de 350 établissements en France, est dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs, qui l’accuse de maltraitance envers les résidents, de fraudes comptables et de pratiques contestables en matière de ressources humaines.

Maltraitance institutionnelle

La justice a ouvert en avril une enquête préliminaire pour maltraitance institutionnelle et infractions financières, à la suite d’un signalement par le gouvernement. Le groupe dit avoir pris de premières mesures pour modifier ses pratiques et prévoit de détailler le 15 novembre son plan de transformation sur trois ans.


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Depuis le scandale, son titre a aussi connu une chute vertigineuse à la Bourse de Paris. L’action, dont le cours a été suspendu lundi, s’affichait à 14,74 euros vendredi à la clôture de la séance, soit une baisse de 83 % depuis le début de l’année. La cotation reprendra mercredi à l’ouverture des marchés.