ANIMERintaro, l’un des papas d’Albator, est à Nantes, la ville de Jules Verne

Rintaro, l’un des papas d’Albator, est à Nantes qu’il connaît comme la ville de Jules Verne

ANIMERintaro, légende de l’animation japonaise, s’est confié à « 20 Minutes » dans le cadre du Festival les Utopiales à Nantes
Rintaro, à Paris, avant son départ pour Les Utopiales, à Nantes,  dont il est l'invité d'honneur
Rintaro, à Paris, avant son départ pour Les Utopiales, à Nantes, dont il est l'invité d'honneur  - Caroline Vié/20 Minutes / 20 Minutes
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Rintaro a travaillé sur de grands moments de l’anime comme « Le Roi Leo », « Astroboy » ou « Albator ».
  • A 81 ans, il a pris sa retraite mais continue de créer.
  • Le réalisateur de « Galaxy Express 999 » et « Metropolis » a participé à plus de soixante ans d’animation au Japon.

Si le nom de Rintaro n’est pas familier pour le grand public, nombreux sont les spectateurs qui connaissent le travail de cette légende de l’anime (animation japonaise) honorée ce week-end au festival de science-fiction Les Utopiales de Nantes. Cet artiste malicieux de 81 printemps s’est notamment illustré avec Albator le corsaire de l’espace, alias Captain Harlock, d’après le manga de Leiji Matsumoto. Il a vécu plus de soixante ans d’animation.



« Je ne suis pas une légende mais un artiste qui aime créer. Etre honoré dans un festival de science-fiction me touche plus encore que s’il s’agissait d’animation pure, tant ce genre compte pour moi », déclare Rintaro-san à 20 Minutes quelques heures avant son départ pour Nantes. Cette destination l’émeut pour deux autres raisons : il s’agit de la ville de naissance de Jules Verne qu’il admire immensément et d’une étape du Tour de France qu’il suit passionnément.

Un métier exigeant

« J’ai commencé comme animateur à la fin des années 1950, précise Rintaro. Je suis passé à la réalisation quand j’ai découvert que de gens étaient plus doués que moi en dessin. » Après avoir collaboré avec Osamu Tezuka pour Le roi Leo et Astroboy, le réalisateur s’est lancé dans long métrage passionnant comme Galaxy Express 999 et Metropolis qu’il considère comme « une bonne synthèse » de son travail. J’ai eu la chance de connaître le monde de l’animation au moment où il était le plus créatif. » Il a aidé à lancer des grands noms comme Katsuhiro Otomo sous l’égide du studio Madhouse qu’il a fondé et a poursuivi sa carrière de cinéaste jusqu’en 2010 avec Yona la légende de l’oiseau-sans-aile. « C’est un métier exigeant que j’adore mais que je déconseille, dit-il. Il faut vraiment être motivé pour l’exercer ! C’est d’ailleurs à cette motivation qu’on reconnaît les vrais artistes : rien ne peut les empêcher de créer. »

Rintaro a pris sa retraite du monde des longs métrages mais il continue à réaliser des courts et à dessiner… de la main gauche. « Je suis un gaucher contrarié, j’estime que ma main droite est ma main commerciale, et ma main gauche la main qui me permet de m’exprimer librement. Elles ont des styles très différents. » Si le réalisateur a gardé le goût de la création, il avoue ne plus vraiment regarder d’anime. « Aujourd’hui, l’anime est devenu un produit, soupire-t-il. On n’invente plus vraiment rien de nouveau. » Il préfère revoir des films de Jean-Luc Godard dont la mort l’a attristé. Il retrouvera certainement le sourire devant les fans qui l’attendent à Nantes.