DuelLula ou Bolsonaro, une présidentielle très serrée au Brésil

Présidentielle au Brésil : Lula ou Bolsonaro, le match est très serré

DuelLes Brésiliens voteront surtout, dimanche, pour le candidat qu’ils détestent le moins
Les partisans du président brésilien Jair Bolsonaro, candidat à la réélection, affrontent les partisans de l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, également candidat à la présidence, le 27 octobre à Rio
Les partisans du président brésilien Jair Bolsonaro, candidat à la réélection, affrontent les partisans de l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, également candidat à la présidence, le 27 octobre à Rio - Eraldo Peres/AP/SIPA / SIPA
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • Lula ou Bolsonaro ? Le Brésil élit ce dimanche son prochain président. A deux jours du vote, les analystes n’excluent pas que la sixième campagne présidentielle de l’inoxydable fondateur du Parti des travailleurs (PT) échoue au poteau.
  • Le président brésilien sortant Jair Bolsonaro est cependant devancé dans les sondages par son ennemi juré Lula et se montre ainsi plus combatif que jamais dans sa quête de réélection, après quatre années d’un mandat pourtant marqué par les crises.
  • Quel que soit le nom du nouveau président élu pour quatre ans, il devra gouverner avec une droite radicale plus puissante.

L’ex-chef d’Etat de gauche Lula ou le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro. Après une campagne à couteaux tirés et un premier tour plus serré que prévu, le Brésil élit ce dimanche son prochain président. Le pays d’Amérique latine aux dimensions continentales se prépare à cette échéance depuis mars 2021, lorsque la Cour Suprême avait permis à Luiz Inacio Lula da Silva de faire un come-back politique en annulant les condamnations controversées qui l’avaient envoyé 18 mois en prison pour corruption.

Lula, qui a fêté ses 77 ans jeudi, a beau être le favori des sondages depuis des mois, l’écart s’est resserré avec Bolsonaro, 67 ans, qui a obtenu un meilleur score que prévu au premier tour (43 % contre 48 %). A deux jours du vote, les analystes n’excluent pas que la sixième campagne présidentielle de l’inoxydable fondateur du Parti des travailleurs (PT) échoue au poteau.

« Cette course va se terminer sur le fil »

Selon le dernier sondage jeudi de l’institut de référence Datafolha, l’ancien syndicaliste est crédité de 53 % des votes exprimés, contre 47 % pour Bolsonaro. « Cette course va se terminer sur le fil », prédit Brian Winter, rédacteur en chef de Americas Quarterly, « chaque vote va compter, je ne parierais pas sur le résultat ».


Bolsonaro a bénéficié d’une dynamique après ce premier tour rassurant pour lui. Ses alliés ont par ailleurs fortement progressé aux élections des gouverneurs et aux législatives qui se déroulaient parallèlement au 1er tour de la présidentielle, le 2 octobre.

Et quel que soit le nom du nouveau président élu pour quatre ans, il devra gouverner avec une droite radicale plus puissante. Mais Bolsonaro semble avoir douté de sa victoire ces derniers jours, relançant ses attaques contre le système électoral brésilien « frauduleux » qu’il avait mises en sourdine. Il n’acceptera le résultat des élections que « s’il ne se passe rien d’anormal », a-t-il prévenu récemment.

Un remake de l’assaut du Capitole ?

Bolsonaro vient d’ailleurs de lancer une offensive sur des irrégularités présumées dans la diffusion de propagande électorale à la radio qui auraient desservi sa campagne, privée selon lui de la diffusion de quelque 150.000 spots. Mais le Tribunal supérieur électoral (TSE) a rejeté mercredi sa demande d’enquête.


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Dans ce contexte, beaucoup redoutent un remake brésilien de l’assaut du Capitole en janvier 2021 par des sympathisants du président américain défait Donald Trump, modèle de Jair Bolsonaro. Mais les analystes estiment qu’il manque à Bolsonaro le soutien de l’armée et des institutions pour faire un véritable coup de force s’il perd.

Il peut toutefois essayer, d’autant qu’il peut compter sur un socle de partisans prêts à tout. Et, « comme on l’a vu aux Etats-Unis, cela laisse des cicatrices pour le pays », assure Brian Winter. Reste qu’une foule de Brésiliens voteront surtout dimanche pour le candidat qu’ils détestent le moins.

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