SUR LE TRÔNEIl invente le produit miracle contre le « poop-shaming »

Un produit miracle pour ne plus être gêné de faire caca chez son amoureux

SUR LE TRÔNEPar la force des choses, un trentenaire originaire du Pas-de-Calais a inventé la « mousse à plouf », un produit qui devrait grandement aider les personnes atteintes de « poop-shaming »
Illustration de toilettes le 5 novembre 2013.
Illustration de toilettes le 5 novembre 2013. - M.Libert/20 Minutes / M.Libert/20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Un trentenaire originaire du Pas-de-Calais a inventé la mousse à plouf.
  • C’est un produit écoresponsable qui supprime le bruit et l’odeur lors de la grosse commission aux toilettes.
  • Le « poop-shaming » n’est pas un problème anecdotique : une étude montrant que cela concerne 76 % des femmes et 62 % des hommes en France.

Le bruit et l’odeur. Dans notre société, il existe pléthore de trucs terriblement naturels qui sont pourtant l’objet d’insurmontables tabous. La question des toilettes, ou plutôt de ce que l’on y fait, en est un. Si l’on peut lancer sans scrupule à toute une tablée que l’on s’absente pour « aller faire pipi », on tâche en revanche de se faire discret lorsqu’il s’agit de l’autre commission. Une gêne qui peut prendre des proportions insoupçonnées dans les premiers temps d’une relation amoureuse, lorsque l’heure est venue de faire ce que l’on a à faire, et que l’autre se trouve juste de l’autre côté d’une porte toujours trop mince. Ce problème, Jérémy Briffaut y a été confronté, sauf qu’au lieu de baisser les bras, il a cherché, et trouvé, une solution : la mousse à plouf.

Pour remonter aux origines de la mousse à plouf, il faut regarder pas moins de trois ans en arrière. Une époque bénie, sans coronavirus, sans guerre en Ukraine et qui marquait, pour Jérémy Briffaut, le début d’un amour fougueux avec celle qui partage toujours sa vie aujourd’hui. « Tout était parfait entre nous, on s’entendait à merveille. Assez rapidement, elle a commencé à laisser des affaires chez moi, mais je ne comprenais pas qu’elle parte systématiquement tous les trois ou quatre jours », se souvient le trentenaire, originaire du Pas-de-Calais. Y avait-il un loup ? Pour en avoir le cœur net, Jérémy a pris sa compagne entre quatre yeux et celle-ci a fini par lui lâcher l’inavouable vérité : par gêne, par peur du jugement, il lui était impossible de faire caca chez son amoureux.

Le « poop-shaming », un phénomène très répandu

Stupéfait par cette révélation, Jérémy a entrepris des recherches sur Internet à ce sujet. « C’est là que je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un vrai problème de société. Ce que l’on appelle le ''poop-shaming'' concerne 76 % des femmes et 62 % des hommes en France », explique-t-il. Jérémy n’a évidemment pas pensé tout de suite à inventer la mousse à plouf : « On a essayé le papier toilette au fond de la cuvette, mais ce n’est ni efficace contre les odeurs, ni écologique », reconnaît-il. L’idée de génie lui est venue en demandant conseil à une ex : « Elle m’a dit de tester le liquide vaisselle dans les toilettes. Ça ne marchait pas, se souvient-il, mais je me suis dit qu’on tenait quand même quelque chose. »


La préparation encore artisanale de la mousse à plouf.
La préparation encore artisanale de la mousse à plouf. - J.Briffaut

Tout seul, dans un (petit) coin de son appartement parisien, Jérémy s’est improvisé chimiste, mélangeant des ingrédients pour obtenir une mousse assez dense pour amortir la chute, éviter les éclaboussures, contenir les odeurs tout en étant inoffensive pour le derrière et la nature. « Entre mon métier de comédien, les à-côtés de serveur, ça m’a pris trois ans pour mettre au point la bonne formule, celle qui est en vente aujourd’hui », assure le trentenaire. Et quand il lance son produit, en août dernier, essentiellement sur TikTok, Jérémy ne s’attendait pas à un tel engouement. Sous les vidéos de présentation de la mousse à plouf, certaines internautes jurent dans les commentaires que cette invention leur a « sauvé la vie ».



Les commandes pleuvent, à tel point que la production ne suit plus. Comptez 4 semaines de délai pour recevoir votre mousse. Récemment installé à Strasbourg, l’entrepreneur ne se consacre plus qu’à son produit miracle, toujours fabriqué et emballé à la main dans sa salle de bains. « Je ne pensais pas en faire mon métier un jour, et là j’en suis à chercher des investisseurs pour me développer et acheter une machine qui me permettrait d’augmenter la production », s’étonne-t-il. D’autant que l’intérêt pour la mousse à plouf dépasse désormais les frontières de l’hexagone : de Belgique, de Suisse, du Luxembourg et du Québec le trentenaire est sollicité. Comme quoi, la gêne des uns peut faire le bonheur des autres.

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