Fine fleurQui est Avril Aillot, la meilleure jeune fleuriste de France ?

Montpellier : Avril Aillot, meilleure jeune fleuriste de France, voit la vie en rose

Fine fleurLa jeune femme de Saint-Mathieu-de-Tréviers a obtenu la récompense suprême pour une fleuriste de moins de 30 ans
Avril Aillot, lors de la finale de l'Oscar de la meilleure jeune fleuriste, à Tours.
Avril Aillot, lors de la finale de l'Oscar de la meilleure jeune fleuriste, à Tours. - Renaud Loeuillet / Renaud Loeuillet
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • A 26 ans, Avril Aillot est considérée comme la meilleure jeune fleuriste de France.
  • « Deux aspects me plaisent particulièrement dans mon métier : le rapport humain formidable, alors qu’on accompagne les gens de la naissance au décès, et la créativité en étant à l’écoute des gens », explique la lauréate.
  • « Avril est quelqu’un de très motivée, pleine d’engouement, elle a l’envie de vouloir apprendre, d’exceller dans ce qu’elle fait », explique Angélique Malzac, son maître d’apprentissage.

Son prénom est la promesse d’un bouquet printanier. Avril Aillot était donc destinée à devenir fleuriste ? Pas tout à fait. Avant de prendre le chemin des fleurs, c’est sur les bancs de la fac qu’elle a connu ses premiers bourgeons. « Je faisais des études en histoire de la psychologie. C’était très enrichissant. Mais j’avais besoin de faire quelque chose de mes dix doigts. Mon père était paysagiste, j’ai été élevée avec la nature. »

A 26 ans, sa reconversion est réussie. Six ans plus tard, CAP, brevet professionnel et bientôt (sans doute) brevet de maîtrise en poche, elle vient de remporter l’oscar du meilleur jeune fleuriste. La plus haute récompense pour les fleuristes en herbe, à la fleur de l’âge (âgés de moins de 30 ans). « Avril est quelqu’un de très motivée, pleine d’engouement, elle a l’envie de vouloir apprendre, d’exceller dans ce qu’elle fait », explique Angélique Malzac, son maître d’apprentissage au magasin De fil en fleur à Saint-Mathieu-de-Tréviers, une commune à une vingtaine de kilomètres au nord de Montpellier.

« Fleuriste, c’est mettre notre créativité au service des relations humaines »

Celle qui l’a pris en stage cinq ans plus tôt n’hésite pas à lui jeter des roses. Sans charrier les bégonias, elle se souvient à son arrivée « d’une jeune personne souriante, avenante, motivée, qui a présenté un CV très original. J’ai eu envie de donner la chance à une jeune femme comme on me l’a donnée avant ». C’est aussi Angélique Malzac, présidente de la chambre syndicale des fleuristes de l’Hérault, qui lui a transmis le virus des concours. « On y présente beaucoup de choses et pas seulement des bouquets », sourit Avril Aillot. Décoration florale de table, jardin suspendu… Six épreuves au total qui représentent la diversité d’un métier qu’elle a appris à connaître au fil de ses années d’apprentissage.

« Deux aspects me plaisent particulièrement, reprend Avril Aillot. D’abord le rapport humain extraordinaire. On accompagne les gens tout au long de leur vie, de la naissance au décès, en passant par le baptême, le mariage, les attentions au quotidien. On rentre dans l’intimité des gens. » Et la créativité : « Il faut arriver à créer un lien avec le client pour comprendre ses attentes, c’est passionnant. » Une belle histoire qui n’a rien d’un roman à l’eau de rose. « Chaque bouquet doit être unique pour que le client ait une identité personnelle. Fleuriste, c’est mettre de la création au profit des relations humaines. Ça se perd beaucoup avec Internet, alors que ces échanges sont tellement importants », évoque Angélique Malzac.



La suite, au mois de mars, avec la finale de la Coupe de France des fleuristes. Et là, ce sera le bouquet. Un rendez-vous avec la fine fleur des professionnels de France, de tout âge cette fois. D’ici là, Avril Aillot va distribuer du bonheur au quotidien à Saint-Mathieu-de-Tréviers. Et si un client veut lui conter fleurette, il pourra toujours lui offrir l’une de ses fleurs préférées : le delphinium, « une fleur bleue magnifique avec très grande hampe florale » ou la fleur de pavot « et son panel de couleurs extraordinaire avec son aspect papier crépon ». Alors peut-être, deviendra-t-elle rouge comme une pivoine…