Les années fiolesAccusée de « crimes rituels », qui était la « sorcière » de Castellar ?

Alpes-Maritimes : Accusée de « crimes rituels » sur de jeunes garçons, qui était la « sorcière » de Castellar ?

Les années fiolesLe 16 novembre 1623, Peirinetta Raibauda a été reconnue coupable de sorcellerie et condamnée à mort à Castellar sur les hauteurs de Menton. « 20 Minutes » vous dévoile à l’occasion d’Halloween les vies des sorcières et sorciers de chez nous
La chapelle Saint-Antoine Abbé, à Castellar, où Peirinetta Raibauda a été pendue et brûlée.
La chapelle Saint-Antoine Abbé, à Castellar, où Peirinetta Raibauda a été pendue et brûlée. - H. Léonet / H. Léonet
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • A 20 Minutes, on aime les histoires où se mêlent la poudre de perlimpinpin et la bave de crapaud. Pour Halloween, on vous propose une série sur les sorciers et les sorcières de chez nous.
  • A Castellar, sur les hauteurs de Menton, il y a 399 ans, Peirinetta Raibauda a été reconnue coupable de sorcellerie et condamnée à mort.
  • Elle avait notamment été reconnue coupable « de crimes rituels dont avaient été victimes de jeunes garçons ».

A Castellar, sur les hauteurs de Menton, dans un virage de l’avenue Saint-Antoine, une petite chapelle se fait discrète. La bâtisse et son porche ouvert, typique de l’architecture rurale provençale, ne paient pas de mine. Ils ont pourtant été le théâtre, il y a 399 ans, d’une scène d’horreur insoutenable. Une « sorcière » y a été pendue et brûlée. Une histoire que 20 Minutes vous raconte à l’occasion d’Halloween.

« En 1623 et le 16 novembre, mourut Peirinetta Raibauda des mains de la justice, ayant été étranglée comme sorcière », explique un écriteau apposé là par la précédente municipalité de cette commune d’un millier d’âmes. Il précise que le corps de cette femme fut ensuite « brûlé devant la porte » de l’édifice religieux.

La dernière exécution dans les Alpes-Maritimes

Aujourd’hui, la fin tragique de son existence serait « un peu tombée dans l’oubli », confie à 20 Minutes l’adjoint au maire Hervé Léonet. « Pendant un moment, en lien avec une Journée des enfants et le solstice d’été, on brûlait symboliquement une sorcière » en carton-pâte, précise-t-il, mais « ce n’est plus le cas ».

L’histoire aurait pourtant son importance. Il s’agirait en fait de la dernière exécution d’une sorcière dans le département des Alpes-Maritimes, selon Edmond Rossi. L’historien, qui a épluché les archives épiscopales de la région, lui a consacré un passage de son ouvrage Les Aventures du diable en Pays d’Azur.

« Sous l’aspect de chattes noires »

Peirinetta Raibauda aurait ainsi fait partie d’un groupe de cinq femmes jugées dès septembre 1622 à l’occasion d’un procès en sorcellerie. Elle était « accusée d’entraîner ses complices aux sabbats où, sous l’aspect de chattes noires, elles adoraient le diable dans les ruines du village médiéval du Vieux-Castellar ». Pire, elle a été également reconnue coupable « de crimes rituels dont avaient été victimes de jeunes garçons ».


Notre dossier sur Halloween

Le curé de Castellar de l’époque, Don Bernardino Balanco, « tentera en vain de sauver les malheureuses, en affirmant qu’on avait surtout affaire à des simples d’esprit et non à des suppôts du Diable », indique Edmond Rossi. Mais une sentence de mort sera finalement bien prononcée le 31 janvier 1623 à l’encontre de Peirinetta Raibauda. Le religieux précisera d’ailleurs sur le registre des décès de la paroisse : « c’était une pauvre femme ».

Des « sorcières » accusées à tort des disettes

Le site Internet de la mairie de Castellar précise que la « sorcière fut pendue puis brûlée » et « ses cendres éparpillées dans le site médiéval ». Comme pour prévenir du sort qui serait réservé à celles qui auraient voulu l’imiter ?


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A l’époque, « les femmes du pays, adeptes de la médecine par les plantes, étaient souvent suspectées par le clergé de pouvoirs étranges, comme celui de provoquer la disette en agissant sur le sort des récoltes », rappelle l’historien. Pourtant, « seuls les dérèglements climatiques, comme le terrible hiver de janvier 1623 ou les canicules antérieures étaient coupables de ces calamités », conclut-il.