FAKE OFFNon, les salariés de Twitter ne pas sont licenciés à coups de mèmes

Twitter : Non, les salariés ne sont pas licenciés à coups de mèmes par e-mail

FAKE OFFDans une vidéo, un ex-salarié de Twitter prétend avoir été renvoyé par e-mail avec, dans le corps du texte, la seule présence d’une image humoristique. Mais la vidéo est une satire
L'e-mail en question
L'e-mail en question - Twitter / TikTok
Lina Fourneau

Lina Fourneau

L'essentiel

  • Sur TikTok, un homme qui dit être ingénieur chez Twitter prétend avoir été licencié par e-mail. Pire encore, l’entreprise lui aurait envoyé seulement un mème pour lui annoncer la décision.
  • « Il est temps de quitter le nid. Vous êtes viré », résume l’image humoristique envoyée dans le corps de l’e-mail.
  • Mais, l’homme n’est pas un ex-salarié de Twitter, mais un humoriste américain. La vidéo est satirique.

Twitter ne s’arrêtera donc jamais ? Depuis l’arrivée officielle d’Elon Musk à sa tête, le réseau social est dans la tourmente. Le nouveau patron a même annoncé la semaine dernière le licenciement massif de la moitié des salariés. Dans la foulée, certains ont été alertés par e-mail qu’ils quittaient immédiatement l’entreprise. D’autres encore se sont vus - sans explication - retirer leur accès à leur boîte mail ou à leur session d’ordinateur.

Sur TikTok, un homme qui se dit salarié a publié une nouvelle vidéo ce week-end où il raconte à son tour avoir été viré par Twitter. Il se présente comme un ingénieur du réseau social depuis cinq ans. Au-delà de sa surprise d’avoir été mis à la porte, il raconte comment les faits se sont déroulés : « Je n’ai pas été licencié par un appel ou lors d’une réunion, ni par message. Non, j’ai été licencié par e-mail et je vais vous montrer ».

A l’écran, le prétendu employé affiche le message envoyé par une certaine Hannah Hotzenberg. Au milieu des très laconiques textes de licenciement, un mème [une petite image humoriste] avec le message : « Time to leave the nest. You’re fired ». Comprenez ici « Il est temps de quitter le nid. Vous êtes viré ». Mais contrairement à ce qu’il prétend, il ne travaillait pas chez Twitter. 20 Minutes fait le point.

@mattxshaver

I was just fired by Twitter and this is what they sent me… #twitter #elonmusk #fired

♬ original sound - Matt Shaver

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FAKE OFF

« Salut Math. Merci de regarder l’image ci-jointe. L’accès à ta boîte mail prendra fin aujourd’hui, dès 18 heures ». L’e-mail de licenciement est glacial et aucun salarié ne voudrait le recevoir. Il est accompagné du mème cité plus haut d’un Elon Musk hilare priant son salarié de « quitter le nid ». L’e-mail est signé par Hannah Hotzenberg qui serait CPO (directrice des RH en français).


UNE FAKE NEWS A VERIFIER ? PASSEZ PAR WHATSAPP

Seulement, en cherchant sur Google, aucune Hannah Hotzenberg ne semble travailler auprès du réseau social Twitter. Même constat sur LinkedIn, le réseau social professionnel. Nous tentons également d’envoyer un e-mail à l’adresse utilisée par l’émettrice. Mais très vite, nous recevons le retour suivant : « Votre message n’a pas été envoyé à hannah@twitter.com car l’adresse est introuvable ou ne peut pas recevoir de courrier ». Difficile de croire donc que la personne qui a envoyé cet e-mail existe réellement.

Une vidéo satirique

Mais Matt Shaver est-il au moins salarié chez Twitter ? En réalité, l’homme qui témoigne est un TikTokeur suivi par 145.000 abonnés. L’Américain est un habitué des vidéos humoristiques en tout genre. Ce n’est d’ailleurs pas la seule que Matt Shaver a publiée au sujet de Twitter. Dans une autre vidéo publiée en début de semaine, Matt Shaver s’attaque cette fois à la réintégration de certains salariés virés auprès de l’entreprise. L’humoriste affiche un autre e-mail avec un nouveau mème : « Don’t take fligh. Come home to roost ». Ce qui veut dire : « Ne vous envolez pas. Rentre à la maison pour te percher ».



Devant l’ampleur de ses contenus, Matt Shaver a même dû publier un message sur son compte Twitter : « Attention. Ces deux vidéos étaient satiriques, des parodies. C’est fou pour moi de voir combien de personnes pensaient qu’elles étaient réelles, et combien plus de personnes veulent qu’elles soient réelles pour qu’elles aient quelqu’un à détester (moi ou Elon Musk). Merci aux 25 % restants qui m’ont envoyé des conseils ou offert de l’aide ».

Toutefois cette satire tient à souligner la condition désastreuse des anciens salariés du réseau social. En fin de semaine dernière, un recours collectif a même été déposé par les ex-salariés pour protester contre le non-respect du délai de préavis de 60 jours requis par la loi américaine en cas de licenciements massifs (Warn Act).