TENSIONSFace-à-face tendu en prévision entre Joe Biden et Xi Jinping

Joe Biden et Xi Jinping face à face ce lundi pour gérer leur rivalité « de manière responsable »

TENSIONSLe président américain et son homologue chinois vont se rencontrer à Bali en Indonésie, en marge du sommet du G20
Le président chinois Xi Jinping (gauche) et le président américain Joe Biden (droite).
Le président chinois Xi Jinping (gauche) et le président américain Joe Biden (droite).  - Nicolas Asfouri et Nicholas Kamm/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est leur premier face-à-face depuis l’élection de Joe Biden. Le président américain et le président chinois Xi Jinping vont se voir ce lundi, à Bali en Indonésie, en marge du sommet du G20, sans espoir de résoudre leurs contentieux de fond mais avec l’intention, côté américain, de gérer leur rivalité acharnée de manière « responsable ».

Ils ont déjà eu cinq entretiens téléphoniques ou en visioconférence mais c’est leur première rencontre en chair et en os depuis janvier 2021. Les deux hommes avaient toutefois déjà eu l’occasion de se jauger lors de rencontres quand Joe Biden était vice-président de Barack Obama.

Les « lignes rouges » mutuelles

« Nous sommes en concurrence. Le président Biden reconnaît cela, mais il faut s’assurer que la concurrence a des limites, que nous construisions des garde-fous, que nous ayons un code de la route clair et que nous fassions tout cela pour s’assurer que la concurrence ne devienne pas un conflit », a indiqué la Maison-Blanche. Washington a en effet l’espoir que les deux rivaux arrivent à « travailler ensemble là où [leurs] intérêts concordent ». Les Américains pensent là au climat et à la santé. Joe Biden et Xi Jinping vont aussi évoquer une série de sujets « internationaux et régionaux ». La Maison-Blanche n’a toutefois pas mentionné explicitement le sort de Taïwan, la plus forte source de tension.

« Ce que je veux faire avec lui, lorsque nous nous parlerons, c’est déterminer le type de lignes rouges » mutuelles à ne pas franchir, avait en outre déclaré mercredi Joe Biden. « La doctrine sur Taïwan n’a pas du tout changé », a-t-il assuré, en évitant de reformuler des précédents propos qui avaient irrité Pékin, selon lesquels l’armée américaine défendrait Taïwan si l’île était attaquée.

De la « franchise » et le spectre de la Russie

Une haute responsable de la Maison-Blanche a pour sa part précisé que Joe Biden entendait être « franc à propos d’un certain nombre de nos préoccupations ». A savoir : les actions chinoises « perturbant la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan », ainsi que les « inquiétudes de longue date sur les violations des droits humains », sans oublier les « pratiques économiques dommageables » de la Chine.

Joe Biden veut aussi parler de la Russie, lui qui voudrait que la Chine prenne ses distances avec Moscou. Sans oublier la Corée du Nord. A l’heure où Pyongyang multiplie les tirs de missile, Washington souhaiterait que Pékin use de son influence sur Kim Jong-un. Concernant Moscou, la haute responsable citée plus haut a indiqué que la menace russe d’utiliser l’arme nucléaire en Ukraine pourrait être abordée.

Elle a en outre insisté sur le fait que la réunion n’était pas destinée à avoir des résultats « concrets ». L’objectif, selon elle, est d’éviter « les incompréhensions et les malentendus », en maintenant les lignes de communication ouvertes à tous les niveaux. Autre source de frictions : le récent durcissement par les Etats-Unis de leurs contrôles à l’exportation, censé compliquer le développement par la Chine de semi-conducteurs de pointe, et très critiqué par Pékin.

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