CHIRURGIEPour la première fois au monde, une mère donne un tendon à sa fille

Monaco : De son vivant, une mère a fait don d’un de ses tendons à sa fille pour la guérir et c’est une première mondiale

CHIRURGIEUne rugbywoman de 20 ans devait se faire opérer pour une énième rupture de ligament croisé antérieur, sa mère a proposé de lui donner un tendon rotulien, une greffe interdite en France
C'est à l’institut de médecine et de chirurgie du sport de Monaco que s'est réalisée cette première mondiale (Illustration)
C'est à l’institut de médecine et de chirurgie du sport de Monaco que s'est réalisée cette première mondiale (Illustration) - Capture d'écran Google Maps / Google Maps
Elise Martin

E.M.

L'essentiel

  • Une mère de 55 ans a permis à sa fille de 20 ans, joueuse de rugby, pour soigner sa énième rupture de ligament croisé antérieur en lui donnant un tendon rotulien.
  • Cette transplantation n’est pas autorisée en France. La famille s’est tournée vers Monaco.
  • Pour le chirurgien spécialiste, si cette réussite d’allogreffe à partir de donneur vivant se confirme, elle « pourrait représenter un véritable progrès […] et s’envisager en première intention ».

«Vous avez des enfants ? Vous feriez la même chose ». Si c’était une évidence pour Patricia, ça l’était un peu moins dans la loi française. Comme le relate Nice-Matin, cette mère de 55 ans a permis à sa fille de 20 ans, joueuse de rugby, pour soigner sa énième rupture de ligament croisé antérieur en lui donnant un tendon rotulien.

Une transplantation inédite, une première mondiale réalisée à l’Institut de médecine et de chirurgie du sport de Monaco, qui permettra à la jeune Katia de « récupérer plus vite » et « d’éviter certaines opérations » grâce au don reçu de sa mère.

Une opération financée par la Principauté

Sur un donneur vivant, il est seulement possible de prélever un rein, un lobe pulmonaire ou hépatique. Cette transplantation n’est donc pas autorisée en France. La famille, avec l’aide du professeur Christophe Trojani et de l’avocat Me André Bezzina, a tout de même tenté en saisissant l’Agence de biomédecine et celle régionale de santé (ARS), qui ont refusé fermement que l’opération ait lieu, même avec l’accord du tribunal judiciaire de Nice. Ils se sont alors tournés vers Monaco.

C’est finalement le département des Affaires sociales monégasque et de la Santé et le comité consultatif d’éthique en matière de recherche biomédicale monégasque qui ont rendu des avis favorables pour que l’intervention soit réalisée, précise le quotidien régional. La Principauté a également financé intégralement l’opération, puisqu’elle n’était pas remboursée de l’autre côté de la frontière.



D’après Nice-Matin, les deux femmes se remettent bien de cette allogreffe considérée comme simple d’un point de vue médical. Elles devront réaliser « un scanner et un IRM de contrôle dans deux mois pour s’assurer de ce succès », a précisé le professeur Christophe Trojani au journal. Pour le spécialiste, si cette réussite d’allogreffe à partir de donneur vivant se confirme, elle « pourrait représenter un véritable progrès […] et s’envisager en première intention ».