MIGRANTSLe navire Ocean Viking a accosté à Toulon avec 230 migrants à bord

Toulon : La France veut statuer «très rapidement » sur le sort des 230 migrants de l'Ocean Viking

MIGRANTSLe navire, qui vient en aide aux migrants, a accosté ce vendredi matin à Toulon après trois semaines d'errance
L'Océan Viking a finalement pu accoster
L'Océan Viking a finalement pu accoster - Camille Martin Juan  /  SOS MEDITERRANEE
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après trois semaines d’errance à la recherche, vaine, d’un port sûr en Italie, le navire humanitaire Ocean Viking a accosté ce vendredi matin au port militaire de Toulon, dans le sud de la France. 230 migrants qu’il a secourus en Méditerranée au large de la Libye doivent ainsi débarquer, a-t-on appris auprès de la préfecture maritime. Il s’agit du premier débarquement en France d’un navire ambulance portant secours aux migrants en Méditerranée.

Une procédure « très » rapide

« Notre objectif est d’engager très rapidement l’ensemble des procédures qui permettront de statuer sur la situation de ces personnes », a déclaré vendredi matin le directeur général des étrangers (DGEF) au ministère de l’Intérieur, Eric Jalon, lors d’un point presse. « Un entretien sera organisé dans un délai de quarante-huit heures ouvrées » avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour décider de la pertinence de la demande d’asile de ces personnes, orientées vers un centre de vacances sur la presqu’île de Giens à Hyères, une commune à l’est de Toulon (sud de la France), a-t-il ajouté.

Cet entretien « n’a pas pour objet de statuer sur la demande d’asile mais de déterminer si celle-ci doit être considérée ou non comme manifestement infondée », a insisté le DGEF. Pour accélérer la procédure, « l’Ofpra a prévu de mobiliser dès ce week-end seize agents pouvant réaliser jusqu’à 90 entretiens par jour », a-t-il déclaré. « Pour les personnes dont la demande d’asile serait manifestement infondée, qui présenteraient un risque sécuritaire, nous mettrons en œuvre (…) les procédures d’éloignement pour qu’elles regagnent leur pays d’origine », a prévenu Eric Jalon.

Bisbilles entre Paris et Rome

Critiquant le refus des autorités italiennes de lui accorder un port sûr, la France a accepté d’accueillir le navire affrété par l’ONG SOS Méditerranée et opéré en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge en vertu « d’un devoir d’humanité », a annoncé jeudi le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin. Un médecin français a embarqué à bord, avant l’arrivée du navire à quai, a indiqué Méryl Sotty, porte-parole de SOS Méditerranée.

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dénoncé une réaction française « agressive, incompréhensible et injustifiée », Paris ayant annoncé des mesures de rétorsion envers Rome qui a refusé de faire accoster un navire transportant des migrants, contraignant la France à l’accueillir. Elle a toutefois assuré vouloir trouver « une solution européenne » à la question migratoire. « Ce n’est pas intelligent de se disputer avec la France, l’Espagne, la Grèce, Malte ou avec d’autres pays. Je veux chercher une solution commune », a-t-elle souligné.