Strasbourg : A la rencontre de Dylan Vanmaele, le nouveau champion du monde de service en restaurant

Consécration Pour la première fois en 46 éditions, un Français a remporté les Worldskills, les Jeux olympiques des métiers, catégorie service en restaurant. Rencontre avec le Strasbourgeois Dylan Vanmaele

Thibaut Gagnepain
Dylan Vanmaele a dû faire flamber des gambas durant la compétition.
Dylan Vanmaele a dû faire flamber des gambas durant la compétition. — Himal Reece
  • Le Strasbourgeois Dylan Vanmaele vient de remporter les WorldSkills. Il a été sacré champion du monde de service en restaurant
  • Qui est ce jeune homme de 22 ans qui cumule déjà de nombreux titres ?
  • « A l’origine, j’avais débuté en cuisine mais j’étais beaucoup trop bavard pour y rester », s’amuse-t-il. « Je me suis réorienté vers le restaurant car j’aime le partage, le relationnel, le côté psychologique pour être avec les clients… »

Le jeune homme l’avoue, il « ne réalise pas encore ». Dylan Vanmaele a vécu une consécration fin octobre à Lucerne, en Suisse. Le natif de Strasbourg, 22 ans, a remporté les WorldSkills, ce qui correspond aux Jeux olympiques des métiers. Face à 21 adversaires du monde entier, il a été sacré champion du monde de service en restaurant. Une première en quarante-six ans éditions pour la France.

« Je ne suis pas serveur, comme j’ai pu le lire parfois », précise avec le sourire le lauréat. « Ça me semble un peu réducteur, car je suis aussi maître d’hôtel, barista, sommelier et barman. » Sûr de lui sans être prétentieux, l’ancien élève du lycée hôtelier d’Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) sait où il veut aller et s’en est toujours donné les moyens.

Ce n’est d’ailleurs pas son premier titre dans la profession. Meilleur apprenti de France en 2018, champion national jeune maître d’hôtel en 2018, puis d’Europe dans le même domaine en 2019… Bref, Dylan Vanmaele se trace un parcours étoilé depuis qu’il a trouvé sa voie. Loin des fourneaux et autres pianos de cuisson.

« Beaucoup trop bavard pour rester en cuisine »

« A l’origine, j’avais débuté en cuisine mais j’étais beaucoup trop bavard pour y rester », s’amuse-t-il. « Je me suis réorienté vers le restaurant car j’aime le partage, le relationnel, le côté psychologique pour être avec les clients. Et toutes les techniques qu’il faut maîtriser. » Car le jeune homme, d’origine japonaise par sa mère, ne se contente pas vraiment de poser les plats sur la table. Le flambage, les découpes de viandes, la préparation de cocktails et les conseils de vins sont aussi à son menu.

Il a pu le prouver pendant les « vingt-deux heures d’épreuve » aux WorldSkills. « J’ai, par exemple, dû préparer des cafés "pas n’importe comment", faire décanter un vin italien, en déguster d’autres avec des commentaires de sommelier, faire flamber des gambas… » Sans oublier la « découpe d’un saumon fumé où on doit être capable de lire le journal à travers » et un « service à l’anglaise ». Ce qui consiste à tenir un gros plat dans sa main gauche et à servir les convives de l’autre. « Il devait faire environ 2,5 kg, c’était physique », retrace l’Alsacien, qui était accompagné par un meilleur ouvrier de France, Pascal Obrecht, mais aussi une coach mentale. « Sans eux, je n’y serais pas arrivé. »


La mise en place de la table, tout un art également.
La mise en place de la table, tout un art également. - Himal Reece

A peine de retour, Dylan Vanmaele est déjà reparti en salle. Son année au sein du service protocolaire de la ville de Strasbourg terminé, il a rejoint la Maison Villeroy, un hôtel particulier de luxe à Paris. « J’y suis majordome, ça me permet de toucher à de nombreux domaines », apprécie le jeune homme, « heureux et épanoui ». « C’est aussi une responsabilité de porter ce titre de champion du monde », ajoute-t-il en évoquant doucement l’un de ses prochains objectifs. « Pourquoi pas aller dans une grande maison à l’étranger… » Généralement, le Strasbourgeois parvient à ses fins.