EscroquerieSoupçons après l’achat d’une colonie par une ancienne élue en Bretagne

Finistère : Soupçons après l’achat d’un centre de vacances par une ancienne élue

EscroquerieLa commune de Courbevoie s’est étonnée de voir l’ancienne adjointe à l’urbanisme acquérir son bien pour un faible montant
La commune de Penmarc'h, dans le Finistère, où la vente d'un centre de vacances fait l'objet d'une enquête préliminaire.
La commune de Penmarc'h, dans le Finistère, où la vente d'un centre de vacances fait l'objet d'une enquête préliminaire.  - C.Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

C. A. avec AFP

L’affaire refait surface, cinq ans après la vente du terrain et des bâtiments. A Penmarc’h, à la pointe sud du Finistère, la transaction autour d’un ancien centre de vacances fait l’objet d’une enquête préliminaire. À la suite d’un signalement réalisé par le maire LR de Courbevoie (Hauts-de-Seine), la justice souhaite vérifier si une prise illégale d’intérêts a pu être réalisée par une ancienne élue bretonne qui a racheté la colo en 2017.

Révélée par la presse locale et Le Canard enchaîné, la controverse concerne les conditions d’acquisition du centre de vacances qui appartenait à la ville de Courbevoie. Mis en vente il y a presque dix ans, le bien avait fait l’objet de plusieurs offres pour un rachat autour de 240.000 euros, mais sans aller plus loin. Les acheteurs auraient-ils été refroidis par les mises en garde de l’ancienne adjointe à l’urbanisme ? D’après Le Canard enchaîné, l’élue aurait alerté des « risques de submersion » dont le site faisait l’objet, expliquant « qu’il y aurait des morts » en cas de tsunami.

Devenu un gîte haut de gamme

L’ancienne adjointe avait finalement acheté ce centre de vacances pour 150.000 euros en mai 2017 via une société civile immobilière (SCI), créée quelques semaines plus tôt avec ses enfants. Transformé en gîte haut de gamme baptisé Natural Green 29, le bâtiment est aujourd’hui loué entre 3.700 et 4.400 euros la semaine. Il a momentanément été mis en vente sur des sites immobiliers pour 840.000 euros, selon l’hebdomadaire.

L’avocat de l’ancienne élue, qui a démissionné en 2019, a assuré avoir « réuni des éléments qui permettent de mettre à néant toutes les accusations qui pèsent contre elle ». « Ce n’est pas elle qui a découragé le candidat acquéreur à 240.000 euros. Ce sont eux qui ont décidé de ne pas donner suite et ce n’est pas du tout pour des histoires de tsunami », affirme Me Jean-Claude Gourves. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Quimper.