ConcertationDussopt veut une pension de retraite minimum « au-delà de 1.100 euros »

Réforme des retraites : Olivier Dussopt veut aller « au-delà de 1.100 euros » minimum pour les carrières complètes

ConcertationLe ministre explique dans « Les Echos » que l’exécutif veut que l’écart entre le minimum vieillesse et la retraite minimale valorise le travail
Olivier Dussopt, ministre du Travail, à l’Assemblée nationale le 8 novembre 2022.
Olivier Dussopt, ministre du Travail, à l’Assemblée nationale le 8 novembre 2022. - Jacques Witt/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

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A la veille de l’ouverture du 2e cycle de concertation sur la réforme des retraites, Olivier Dussopt promet une augmentation d’une partie des pensions. Le gouvernement compte « aller au-delà de 1.100 euros » de « retraite minimum pour une carrière complète », déclare le ministre du Travail dans un entretien aux Echos publié lundi soir.

« Au vu de l’inflation et de la revalorisation du Smic, nous comptons aller autour des 85 % du Smic net », soit 1.130 euros aujourd’hui, affirme-t-il. Il s’agit de créer « un écart suffisant entre le minimum vieillesse (953 euros pour une personne seule aujourd’hui) et la retraite minimale, afin de valoriser le travail ». Selon le ministre, cela « permettra à environ 25 % des nouveaux retraités - et plus souvent des femmes - d’avoir une pension plus élevée ».

Le cas des régimes spéciaux

Olivier Dussopt détaille par ailleurs les régimes spéciaux qui seront concernés par la réforme des retraites, citant « ceux des industries électriques et gazières, de la RATP voire celui de la Banque de France ». Pour ces régimes, le gouvernement « privilégi(e) la clause du grand-père, sur le modèle de la SNCF, qui a fermé l’accès au régime spécial pour les nouveaux agents ».

Le ministre ne doute pas que « la question du régime de l’Assemblée nationale et du Sénat sera abordée dans le cadre du départ parlementaire », mais il exclut certains régimes, tels ceux des marins ou des danseurs de l’Opéra de Paris et de la Comédie française.

Interrogé sur l’éventuel décalage de l’âge à partir duquel il est possible de partir en retraite progressive (60 ans), il relève que « quand on décale l’âge d’ouverture des droits, il est logique que les paliers soient décalés d’autant ». Cette logique pourrait s’appliquer notamment au dispositif carrières longues, qui permet de partir en retraite plus tôt quand on a commencé à travailler tôt (avant 20 ans). Il y voit cependant deux exceptions : le gouvernement ne souhaite pas « décaler l’âge de suppression de la décote qui est à 67 ans », ni « modifier les bornes d’âge qui permettent un départ à la retraite à taux plein pour les assurés invalides ou inaptes à 62 ans et pour les travailleurs handicapés à 55 ans ».

Interrogé sur le fléchage des économies réalisées, Olivier Dussopt répond que « pas un euro de cotisation retraite ne financera autre chose que les retraites ». Mais en favorisant l’emploi des seniors, la réforme pourrait aussi générer davantage de recettes fiscales et sociales pour les autres branches de la Sécurité sociale, note-t-il.