PoliceL’Assemblée élargit la confiscation des véhicules liés aux rodéos urbains

Rodéos urbains : L’Assemblée vote la confiscation des véhicules des contrevenants, même non utilisés

PoliceL’idée est de mieux sanctionner les auteurs qui ne détiennent pas le véhicule utilisé lors du rodéo
Les forces de l'ordre veulent en finir avec les rodéos urbains. (illustration)
Les forces de l'ordre veulent en finir avec les rodéos urbains. (illustration) - SYSPEO/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La plaisanterie a assez duré. Le gouvernement a décidé de siffler la fin de la récréation concernant les rodéos urbains, en durcissant la législation dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur. Ainsi, l’Assemblée a adopté, à 74 voix pour et 0 contre, la possibilité de confisquer les véhicules des « pratiquants de rodéos urbains », même quand ils n’ont pas été utilisés lors de l’infraction.

Il s’agit, selon les auteurs des amendements de Renaissance et Horizons, de pouvoir sanctionner également « l’auteur du rodéo non-propriétaire de l’engin », ce dernier échappant « en l’état du droit actuel à la confiscation » d’un véhicule. La mesure s’ajoute à une série de dispositions introduites par le Sénat, largement adoptées jeudi par les députés (74 pour contre 5), qui renforcent les peines pour les auteurs de rodéos motorisés ou de refus d’obtempérer, mais aussi pour les auteurs de violences sur élus, alignées sur celles prévues pour les agressions contre les forces de l’ordre.

La méthode du « tampon » reste sur la touche

L’Assemblée a en revanche rejeté des amendements du RN, demandant d’inscrire dans la loi un cadre juridique pour autoriser les forces de l’ordre à recourir au « contact tactique », une technique dite aussi « tampon », pour s’attaquer aux auteurs de rodéos ou de refus d’obtempérer. « La méthode britannique a porté ses fruits », a fait valoir le député RN Michaël Taverne. « Il faut faire passer un message, siffler la fin de la récréation », a-t-il ajouté, affirmant que des consignes interdisaient actuellement aux policiers « d’aller à l’interpellation de ces chauffards ».



« Il n’y a pas de note de la Direction générale de la police nationale qui interdit les interpellations ou qui interdit les poursuites, c’est une "fake news" », a répliqué dans l’hémicycle le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « Ce qui est dit aux policiers », a-t-il poursuivi, c’est qu’une « poursuite doit juste être proportionnée au risque qu’elle fait courir » aussi bien aux policiers eux-mêmes qu’aux personnes se trouvant sur la route ou sur les trottoirs. « Arrêtez de répéter qu’il y a interdiction de poursuivre, il y a autorisation de poursuivre sauf lorsque l’équipage de police considère qu’à un certain moment il met en danger la vie d’autrui », a dit le ministre. Après son adoption par le Sénat, l’examen en première lecture de la loi défendue par Gérald Darmanin doit se poursuivre à l’Assemblée au moins jusqu’à vendredi.