RAPPORTLa Défenseure des droits appelle à protéger la vie privée des enfants

« Unboxing », cyberharcèlement… La Défenseure des droits appelle à protéger la vie privée des enfants

RAPPORTLe monde numérique pose de sérieux défis à la vie privée des enfants comme à leur réputation
Les adolescents et les enfants sont statistiquement plus exposés au risque d'être témoins ou auteurs de cyberharcèlement.
Les adolescents et les enfants sont statistiquement plus exposés au risque d'être témoins ou auteurs de cyberharcèlement.  - NICOLAS MESSYASZ/SIPA / SIPA
Hakima Bounemoura

H. B.

«Comment protéger les enfants tout en respectant leur liberté ? » La Défenseure des droits a donné un coup de projecteur au droit des enfants à une vie privée, un épineux défi pour toutes les familles au regard notamment de l’univers numérique, dans un rapport annuel dont la publication coïncide avec la journée des droits de l’enfant célébrés ce dimanche.

Cyberharcèlement, cybersexisme, « revenge porn », « deep fakes », droit à l’image et à l’oubli : le monde numérique pose en effet de sérieux défis à la vie privée des enfants comme à leur réputation.


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Un quart des collégiens victime d’atteinte à la vie privée en ligne

« S’agissant des enfants, il est parfois difficile d’envisager l’idée même qu’ils aient droit à une vie privée et à des espaces d’intimité et de secret », observe la Défenseure des droits, Claire Hédon dans son rapport annuel. Un quart des collégiens déclarent par exemple avoir connu au moins une atteinte à la vie privée en ligne, selon un chiffre cité par le rapport.

Pour faire prévaloir le droit à la vie privée « trop souvent bafoué », l’autorité indépendante liste donc 33 propositions adressées aux pouvoirs publics. Claire Hédon recommande ainsi de former « parents et enfants tous les ans à la rentrée scolaire au numérique, à leur droit à l’image, au droit à l’oubli », à la possibilité de faire retirer des contenus sur Internet.

Alerte contre les vidéos de « unboxing » avec des enfants

Dans ce rapport, pour lequel plus de 1.100 personnes âgées de 6 à 21 ans ont été consultées, il ressort que les jeunes veulent être davantage sensibilisés au « droit à l’image ». Ils demandent notamment qu’il soit possible « de faire supprimer des images ou vidéos » les concernant sur les réseaux sociaux. Le rapport pointe en effet une « multiplication des contentieux entre parents et jeunes majeurs dont les photos d’enfance et les détails privés de leur vie ont été publiés » sans leur consentement.

A ce titre, Claire Hédon a souhaité alerter contre une pratique désormais répandue sur les réseaux sociaux : l'« unboxing », qui consiste à filmer un enfant en train de déballer un produit, et ainsi en faire la promotion. Ces vidéos sont souvent produites par des parents-influenceurs, qui exposent ainsi leurs enfants.

« Cette pratique dite du « unboxing » soulève la question de leur exploitation – le travail des enfants étant interdit, sauf dérogations prévues et encadrées par la loi – et de la rémunération des parents pour ce travail de leurs enfants », écrit dans son rapport la défenseure des droits, saisie par l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique (OPEN).