IRONIEResponsable de 800 licenciements, Peter Hebblethwaite « élu » pire patron

Peter Hebblethwaite, élu « pire patron du monde » par la Confédération syndicale internationale

IRONIELe directeur général de la compagnie de ferries P & O, qui a licencié 800 personnes du jour au lendemain en mars, « remporte » ce vote organisé par la Confédération syndicale internationale
Calais, le 1er février 2011. L'entrée du port de Calais par où transitent notamment les ferries reliant la France à l'Angleterre. Ici un navire de la compagnie anglaise P&O.
Calais, le 1er février 2011. L'entrée du port de Calais par où transitent notamment les ferries reliant la France à l'Angleterre. Ici un navire de la compagnie anglaise P&O. - M.LIBERT/20 MINUTES / 20 MINUTES
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un titre dont il se serait bien passé. Responsable du licenciement express de quelque 800 salariés en mars, le directeur général de la compagnie de ferries P & O Peter Hebblethwaite a été élu lundi « pire patron du monde » en marge du Congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI).

A l’issue d’un vote en ligne ouvert à tous, le patron du transporteur britannique a recueilli 39 % des 3.711 voix exprimées, devant son homologue américain d’Amazon Jeff Bezos (25 %) et le PDG de la compagnie aérienne australienne Qantas Alan Joyce (20 %), a indiqué la confédération à l’AFP.

Pour Stephen Cotton, secrétaire général de la fédération internationale des ouvriers du transport, les PDG sont « avertis : si vous ne défendez pas les droits des travailleurs et vous ne leur garantissez pas des emplois décents, des conditions de travail sûres, le respect et la dignité, le mouvement syndical international ne manquera pas de vous demander des comptes. »

Des licenciements sans négociations syndicales

A l’issue d’un scrutin ouvert le 19 octobre et clôturé dimanche, Peter Hebblethwaite a été sanctionné par les internautes pour avoir congédié du jour au lendemain près de 800 marins et les avoir remplacés par des travailleurs payés sous le salaire minimum britannique.

Pour sa défense, le patron de P & O n’a cessé de répéter que le modèle de coûts de l’entreprise n’était pas tenable et qu’elle perdait 100 millions de livres par an.

Il avait estomaqué une commission parlementaire en expliquant que les dirigeants de P & O avaient enfreint la loi en connaissance de cause, se passant de négociations syndicales pourtant obligatoires. A la suite de ces licenciements qui ont choqué au Royaume-Uni, les autorités britanniques ont lancé des enquêtes à la fois au plan pénal et civil.