Les rapports officiels des premiers matchs de la Coupe du monde ont prêté à sourire. Comment est-il possible en effet d’accueillir 45.334 spectateurs dans un stade quand la capacité annoncée de celui-ci n’est que de 40.000 places, comme ce fut le cas lors de la rouste infligée par l’Angleterre à l’Iran lundi ? Sans parler du match d’ouverture entre le Qatar et l’Equateur, sous les yeux paraît-il de 67.372 personnes au stade Al Bayt, officiellement prévu pour 60.000 spectateurs et qu’en plus une bonne partie du public avait commencé à déserter dès la mi-temps devant la pauvreté du spectacle offert par l’équipe locale. La même chose avait été constatée pour les rencontres entre les Pays-Bas et le Sénégal et entre les Etats-Unis et le pays de Galles, lundi.

Mais ça, c’était avant. Avant que la FIFA ne se rende compte de l’incongruité et ne mette à jour les fiches techniques des enceintes de la compétition. Sollicitée par nos soins, l’instance internationale a répondu par un tableau indiquant les nouvelles capacités des stades accueillant les matchs de ce Mondial. Avec une jolie hausse allant de 10 à 15 % pour chacune des enceintes. Pourquoi pas, après tout ce sont des enceintes flambant neuves.

En revanche, la réponse de la FIFA a été plus qu’évasive sur la seconde partie de notre interrogation. Mais pourquoi voit-on autant de places vides au coup d’envoi des matchs, alors qu’officiellement 2,95 millions de billets ont été vendus (soit la quasi-totalité, à quelques milliers près) selon ce qu’a annoncé Gianni Infantino le jour de la cérémonie d’ouverture ? 88.012 spectateurs lors d’Argentine-Arabie saoudite mardi, pas à nous. On se serait cru dans certaines parties des tribunes sur le Central de Roland-Garros un jeudi à 14 heures.

« La FIFA surveille les opérations de billetterie conformément à son engagement à garantir la meilleure expérience possible à tous les fans assistant à la Coupe du Monde », réplique le grand ordonnateur du foot mondial. Rien à voir avec la choucroute, mais merci. Pour trouver des éléments d’explications, mieux vaut se tourner vers la presse étrangère.

Le Guardian avançait ainsi mardi plusieurs facteurs. Le premier est que les détenteurs de billets ne viennent pas. La plupart des sièges vides se situent dans les deux premiers niveaux, qui correspondent aux places les plus chères, ce qui peut laisser imaginer que des sponsors ou des invités ont choisi de ne pas se déplacer au Qatar, pour des raisons qui leur appartiennent.

Des places payées mais non utilisées

Des supporteurs étrangers ayant acheté des tickets lors de la mise en vente ont pu également choisir de ne finalement pas venir, pour des raisons économiques notamment. Sachant que le système élaboré sur place pour vendre des billets retournés ou non vendus au cas par cas semble défectueux, selon divers témoignages. Il y a aussi des problèmes avec la billetterie numérique, rapporte le journal anglais, en attestent les longues files d’attente devant les centres de « résolution d’incidents » aux abords des stades, par exemple lors des matchs Argentine-Arabie saoudite et Angleterre-Iran.

Des spectateurs ont donc choisi de ne pas utiliser leurs billets, quand d’autres peinent à entrer dans les enceintes. Mais chaque place payée est comptabilisée, peu importe qu’elle soit occupée ou non. Voilà pourquoi l’impression visuelle n’est parfois par raccord avec l’affluence officielle annoncée.