ElectionMarine Tondelier, nouvelle cheffe des écologistes, veut jouer « collectif »

Marine Tondelier, nouvelle cheffe des écologistes, veut jouer « collectif »

ElectionMarine Tondelier, 36 ans, a été élue samedi à la tête d’Europe Ecologie Les Verts Elle veut refonder le parti
Marine Tondelier, la favorite pour prendre la tête de EELV.
Marine Tondelier, la favorite pour prendre la tête de EELV.  - JOEL SAGET / AFP / AFP
Benjamin Chapon

B.Ch. avec AFP

Elue samedi à la tête d’Europe Ecologie Les Verts Marine Tondelier, 36 ans, est connue pour son combat contre le RN à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Elle veut refonder un parti divisé et peu audible, en défendant « l’écologie populaire » et « le collectif ».

« L’individualisme en politique, c’est compliqué, et c’est un poison spécifiquement pour notre parti. » Militante d’EELV depuis 2009 - après un meeting de José Bové pour les Européennes –, Marine Tondelier connaît bien les affres dont souffre son parti.

L’élue s’exaspère des querelles internes, illustrées notamment par le duel entre l’eurodéputé Yannick Jadot et la députée écoféministe Sandrine Rousseau.

Celle qui succède à Julien Bayou, accusé de violences psychologiques contre une ex-compagne, ce qu’il conteste, veut en priorité réconcilier sa famille politique et reconnecter le parti à l’électorat populaire.

« Elle a vu les pièges »

La végétarienne aux yeux verts et aux cheveux châtains entend créer « un grand mouvement de l’écologie politique » et « rassembler un million de sympathisants écologistes » d’ici la fin de son mandat.

Dans l’équipe de direction du parti depuis 2013, cette fan de foot et de trail était chargée de l’organisation des journées d’été.

« Tondelier, c’est un arbre à croissance lente, solide », qui « rassure les militants », dépeint l’eurodéputé David Cormand. « Elle a été proche de personnalités très exposées, elle a vu les pièges. »

Leçon de radicalité

Elle fut notamment assistante parlementaire de Cécile Duflot, directrice de campagne du maire de Grenoble Eric Piolle pendant la primaire écologiste, et porte-parole de Yannick Jadot à la présidentielle. « On n’était pas assez préparés » pour cette échéance, reconnaît l’élue chti, qui veut « redonner un cap, un espoir aux militants ».

« Le vrai sujet, dit cette maman d’un garçon de 4 ans, c’est que pour les enfants qui naissent maintenant, on ne sait pas si la terre sera encore habitable quand ils auront 30 ans ».

En interne, si tous saluent son « énergie », voire « son hyperactivité », un écologiste avoue ne pas savoir « quelle est sa ligne politique », une autre déplore « un manque de rupture ».

« L’écologie est radicale, notre projet est radical (…) je n’ai pas de leçon de radicalité à recevoir », rétorque Marine Tondelier. Elle estime que « les Français n’attendent pas qu’on les choque, mais qu’on les aide », et met en avant son combat contre l’huile de palme ou la pollution des sols.

Alliances et opposition

Pour Alain Coulombel, membre de l’aile gauche du parti, elle « saura facilement animer une équipe », mais il « ne voi (t) pas très bien quelle est son armature politique » vis-à-vis de l’alliance de gauche.

« La Nupes, je l’ai fait sur le terrain avant la Nupes », répond la nouvelle cheffe d’EELV, qui veut « une suite » à cette alliance, mais en revoyant la gouvernance. Elle défend aussi une liste EELV autonome aux européennes de 2024.

La nouvelle patronne des écolos a combattu à plusieurs reprises Marine Le Pen aux législatives, sans succès, même en 2022 en étant candidate Nupes. Elle est aussi élue conseillère régionale d’opposition face au LR Xavier Bertrand depuis 2021.

Marine Tondelier va désormais quitter son poste dans une agence environnementale pour se consacrer entièrement à EELV, dont elle espère changer le nom.

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