j’y suis j’y resteAdrien Quatennens refuse de démissionner malgré sa condamnation

Affaire Quatennens : Le député LFI exclut de démissionner malgré sa condamnation pour violences conjugales

j’y suis j’y resteAdrien Quatennens a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur son épouse et a été suspendu pour une durée de quatre mois du groupe des députés LFI
Adrien Quatennens et Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale, le 23 mars 2022.
Adrien Quatennens et Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale, le 23 mars 2022. - Francois Mori/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des « violences » sur son épouse, Adrien Quatennens a exclu dans la soirée de démissionner de son poste de député, estimant être victime d’un « lynchage médiatique ». « Démissionner après avoir été condamné pour un acte que j’ai reconnu créerait un précédent dangereux et ouvrirait la porte à toutes les instrumentalisations politiques de la vie privée », a-t-il déclaré dans La Voix du Nord, sa première prise de parole depuis sa condamnation dans le cadre d’une procédure de plaider-coupable.

Dans la foulée de sa condamnation, l’élu a été suspendu pour « une durée de quatre mois » du groupe des députés LFI, jusqu’au 13 avril 2023. Un retour ne sera ensuite possible que s’il s’engage à « suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes ». « Je respecterai la décision collective du groupe », a-t-il réagi. « Mais la mienne m’appartient et elle est prise : j’ai payé bien assez cher sur tous les plans. Je ne céderai pas », ajoute celui qui entend « honorer » son mandat.

Sa démission réclamée

La décision du groupe LFI a surpris plusieurs parlementaires de la Nupes, l’alliance de gauche l’Assemblée : la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain a ainsi réclamé clairement sa démission. Sandrine Rousseau estime pour sa part qu' « un député condamné pour violences conjugales ne peut pas siéger ». Le groupe a expliqué qu’il avait tenté de concilier « la décision de justice prise après enquête, le principe féministe de prendre au sérieux la parole des femmes, une volonté de gradation des sanctions » et le fait qu' » Adrien Quatennens est d’ores et déjà mis en retrait de son activité parlementaire depuis trois mois ».



Le retour rapide de M. Quatennens dans l’arène politique avait déjà été mis à mal par de nouvelles accusations fin novembre de son épouse, évoquant des « violences physiques et psychologiques » exercées depuis « plusieurs années ». Lui a répliqué en affirmant que celle-ci l’avait « ouvertement menacé » de « détruire (son) engagement politique » s’il ne répondait pas favorablement à ses demandes concernant le divorce. « Aujourd’hui encore (…) je subis son chantage à la plainte ou aux médias. »

Un « coup politique » destiné à l' « abattre »

« Je sais que nous n’en serions pas là si j’avais nié comme le font tous les autres. Mais je ne le regrette pas. Surtout si cela peut servir utilement la cause de la lutte contre les violences faites aux femmes », a-t-il insisté. « J’ai simplement découvert à 32 ans qu’en France, quand on pose un genou à terre, qu’on reconnaît une faute (…) l’acharnement ne cesse pas », a-t-il ajouté. « Le message envoyé a le mérite de la clarté : niez ! »

L’élu, arrivé au tribunal par une porte dérobée, évitant les journalistes et les militantes du collectif #NousToutes, estime être victime d’un « lynchage médiatique » et d’un coup « politique » destiné à l' » abattre ». « Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui », a-t-il déclaré.

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