Le live du jour

Le ballon rond s’est immiscé mercredi dans la diplomatie américaine. Joe Biden a en effet écourté un grand sommet avec des dirigeants africains à Washington pour regarder la première mi-temps de France-Maroc. « C’était un grand honneur de regarder le match aux côtés du Premier ministre marocain (Aziz) Akhannouch. Peu importe l’équipe que vous soutenez, ce que cette équipe a réussi était remarquable », a tweeté le président américain, en référence à l’équipe du Maroc.

Avant de s’accorder cette pause football, Joe Biden avait pris soin d’expédier son discours face à une cinquantaine de chefs d’Etat dont celui du Liberia, l’ancienne star du football George Weah, dont le fils Tim joue justement pour l’équipe américaine. Le locataire de la Maison-Blanche avait même plaisanté en introduction : « Je suis sûr que vous vous dites "Fais court Biden", (…) il y a une demi-finale qui arrive. »

De fait, son discours a duré à peine plus d’un quart d’heure, 17 minutes pour être précis, et s’est terminé quatre minutes après le coup d’envoi du match et donc juste à temps pour l’ouverture du score de la France.

«Je suis très fier. Très fier de mes coéquipiers qui ont fait le travail en première mi-temps, très fier aussi d’avoir pu libérer l’équipe et tuer le match. Je ne réalise pas encore, mais c’est une très grosse fierté, on ne peut pas rêver mieux, je suis sur mon petit nuage. Il fallait rester très solide défensivement et faire mal en attaque. Il y a beaucoup de joie, tout le monde était heureux dans le vestiaire. On est vraiment unis dans cette victoire, il y a beaucoup d’amour. On a vraiment envie d’aller chercher cette coupe. Le président de la République nous a demandé de finir le travail, d’aller chercher cette coupe. »

« Même si on a souffert, on a été très fort défensivement, ça a été notre force. C’était un match très compliqué. On a subi mais on a pu mettre ce deuxième but. L’Argentine, c’est une grosse équipe, mais il faut l’aborder comme un match comme un autre. On va l’aborder avec beaucoup de sérieux, avec notre force mentale. Je pense que ça va le faire. [Sur Upamecano et Rabiot, respectivement remplaçant et forfait après avoir pris froid] Adrien (Rabiot) nous a envoyé un petit message, on a pensé à lui, cette victoire elle est aussi pour lui. Inquiets ? Non, du tout. Dayot [Upamecano] était sur le banc, il va très bien. »

Et oui, il ne reste que deux matchs à jouer, dont LA FINALE FRANCE - ARGENTINE, dimanche à 16 heures.

C'est William, notre autre envoyé spécial, qui vous a concocté tout ça.

Bon, ça fait longtemps en fait, mais je suis un peu sous l'eau, pour tout vous dire.

«Pour l'instant, je ne me rends pas compte, ce sont mes proches et les messages que je vais recevoir qui vont me faire réaliser, je ne me rends pas compte que je vais jouer une finale. Le président (Emmanuel Macron) nous a dit qu'il était sans mot. »

« Je ne réalise pas du tout, dimanche, il y a une finale contre une grosse équipe d'Argentine, il faut rester focus. C'est un gros morceau, c'est une finale, il n'y a pas de match facile depuis qu'on est sorti des poules, on a faim, on sait qu'on doit manger des gros. »

«On a donné le maximum, c'est le plus important. On a eu quelques blessés qui ne nous aident pas. On a perdu Aguerd à l'échauffement, Saïss, Mezraoui... C'était un peu trop pour nous. Je n'ai rien à dire parce que les joueurs qui sont entrés ont donné le maximum. On a été au bout, du bout, du bout... Après, contre une équipe contre la France, la moindre erreur est payé cash. On ne rentre pas bien dans le match. On ne peut pas passer en finale avec autant de déchet technique qu'en première mi-temps. En deuxième mi-temps, c'était beaucoup mieux. On a eu des situations, on n'a pas marqué puis le deuxième but nous tue mais bravo. Cela n'enlève pas tout ce qu'on a donné avant. »

OK à 100% pour la deuxième partie de la phrase. Mais sérieusement, M. le président, vous êtes sur du début ?

«On est très fiers, immensément fières. Nos compatriotes ont besoin de joie simple et pure, le sport en procure, le foot tout particulièrement. Je suis beaucoup mieux maintenant qu'il y a une heure et demie. »

« J'étais tendu car un match n'est jamais gagné, les Marocains ont formidablement bien joué. Le match n'était pas le même s'ils égalisaient. On a vu beaucoup de coeur, on a parfois souffert mais on a vu une très grande équipe. Je veux dire un immense merci à notre sélectionneur Didier Deschamps et à cette équipe qui est un mélange de plusieurs générations. C'est ça qui est formidable. »

« Deschamps, c'est trois finales, et il les gagne. Jamais deux sans trois. Didier Deschamps est là avec sa baraka et son talent et on sera tous là derrière. On rapporte la Coupe. Bien sûr qu'il faut qu'il reste. »

«De l’émotion, de la fierté. C’était une marche importante, il y en aura une dernière. Cela fait un mois que l’on est ensemble avec les joueurs, ce n’est jamais simple. » Ensuite, la liaison est coupée. Mais on a compris l’essentiel. Quel palmarès, en attendant peut-être une troisième Coupe du monde, après 1998 et 2018 !

61% de possession pour le Maroc. Qui l'eut cru ?

«Une grande pensée pour mon frère [Lucas], j'espère qu'il sera là pour la finale. » L'aîné, blessé dès le début du premier match contre l'Australie, avait gagné la Coupe du monde 2018, pour ceux qui sortent d'un tunnel de quatre ans et demi.

La première équipe africaine à participer à une demi-finale de Coupe du monde essaiera d’aller chercher la 3e place samedi (16 heures) contre la Croatie.