PROCèSLa chanteuse était morte sur scène, un éclairagiste risque la prison ferme

Cahors : Une chanteuse meurt électrocutée sur scène, trois « responsables » devant le tribunal

PROCèSPlus de cinq ans après la mort accidentelle sur scène de la chanteuse Barbara Weldens, les organisateurs du concert et deux techniciens ont comparu devant le tribunal à Cahors
La chanteuse Barbara Weldens est morte en juillet 2017 lors d'un concert à Gourdon, dans le Lot.
La chanteuse Barbara Weldens est morte en juillet 2017 lors d'un concert à Gourdon, dans le Lot. - Capture d'écran / YouTube
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elle se produisait, pieds nus, quand elle s’est effondrée devant les spectateurs. La chanteuse Barbara Weldens avait 35 ans et venait de sortir son premier album lorsqu’elle est morte sur scène, le soir du 19 juillet 2017, dans l’église des Cordeliers de Gourdon (Lot). Elle était enceinte de six mois.



L’enquête a révélé des « dysfonctionnements électriques », du matériel « obsolète » : un câble relié au micro, dont une soudure « était mal faite », et un projecteur « vicié » sont à l’origine de l’accident. Plus de cinq ans après le drame, c’est donc le responsable de l’association organisatrice du festival – les Amis de la Butte –, celui de la sonorisation et celui de l’éclairage qui étaient jugés ce jeudi pour « homicide involontaire » devant le tribunal correctionnel de Cahors.

« L’enjeu de ces normes, c’est la vie »

« Ce sont des fautes conjuguées qui ont conduit à l’électrocution », a résumé la substitute du procureur, Morgane Raffy, qui a requis à l’encontre du responsable de l’éclairage 24 mois d’emprisonnement, dont 18 avec sursis, et une interdiction définitive d’exercer la profession. Elle a requis douze mois avec sursis contre le responsable de la sonorisation.

Le parquet, qui reproche à l’association d’avoir embauché des techniciens sans avoir vérifié leur « qualification professionnelle » et de ne pas avoir examiné les « installations électriques, même temporaires », a requis une amende de 20.000 euros à l’encontre des Amis de la Butte. Cette affaire « démontre la raison de l’existence de normes », a souligné Morgane Raffy, ajoutant que « si toutes les normes avaient été respectées dans ce dossier personne ne serait ici. L’enjeu de ces normes, c’est la vie ».

Jugement le 16 février

Le responsable de l’éclairage n’avait pas de formation dans le domaine électrique, mais exerçait sur le terrain depuis trente ans. Selon son avocat, Thierry Carrère, qui a plaidé la relaxe, il « n’avait pas conscience d’exposer autrui à un danger quelconque » et la mairie de Gourdon, qui accueillait le concert, « aurait dû avoir un électricien dédié ».

Denis Boucharinc, l’avocat des proches de la chanteuse, a exprimé leur souhait de « n’accabler personne » et a seulement transmis des demandes de dédommagement. Le jugement a été mis en délibéré au 16 février.