CourrierLes 2.300 salariés de Scopelec en appellent à Emmanuel Macron

Occitanie : Les 2.300 salariés de Scopelec, en redressement judiciaire, en appellent à l’intervention d’Emmanuel Macron

CourrierLa plus grande coopérative ouvrière de France, placée en redressement judiciaire, sera fixée sur son éventuel repreneur le 28 décembre prochain
Des salaries de l'entreprise Scopelec, à Saint-Orens, sous la menace d'une liquidation judiciaire.
Des salaries de l'entreprise Scopelec, à Saint-Orens, sous la menace d'une liquidation judiciaire. - FRED SCHEIBER/SIPA / SIPA
Béatrice Colin

B.C.

L'essentiel

  • Placée en redressement judiciaire depuis septembre, Scopelec, la plus grosse société coopérative ouvrière de France, spécialisée dans la pose et la maintenance d’infrastructures de télécommunication, sera fixée sur son sort le 28 décembre.
  • Parmi les offres de reprise, celle de Newscope a reçu le soutien de 80 % des salariés, ainsi que de la présidente de région d’Occitanie et de députés du territoire.
  • Dans un courrier, le personnel de l’entreprise appelle le chef de l’Etat, actionnaire majoritaire d’Orange, et principal donneur d’ordres de Scopelec, à intervenir auprès de l’opérateur pour qu’il revoie sa position sur le projet Newscope.

Ils ont décidé d’écrire à Emmanuel Macron. Le 28 décembre, les 2.300 salariés de Scopolec seront fixés sur leur avenir. Ce jour-là, le tribunal de commerce de Lyon rendra sa décision sur le rachat total ou partiel de la plus grande coopérative ouvrière de France, placée en redressement judiciaire depuis fin septembre après la perte d’une grande partie des marchés qu’elle opérait pour le compte d’Orange.

Ce sous-traitant, dont le siège social se trouve dans le Tarn, assurait pour le compte de l’opérateur Orange la pose de la fibre optique, ce qui représente 40 % de son chiffre d’affaires. Parmi les offres de reprise, lors de l’audience, les administrateurs et mandataires judiciaires se sont prononcés en faveur du projet de reprise du groupe Circet qui sauverait près de 1.100 emplois. Près de 80 % des salariés sociétaires avaient pour leur part soutenu le projet de Newscope, les nouveaux dirigeants de Scopelec qui reprenaient 1.500 employés.



La veille de l’audience du 8 décembre dernier, Carlos Verkaeren, le président du directoire de Scopelec, s’était insurgé contre Orange, expliquant qu’il avait été informé par courrier que l’opérateur ne soutenait pas le projet Newscope. Mise en cause, l’entreprise avait répondu par communiqué qu’elle ne s’était « associée à aucun projet », mais qu’elle a « émis des avis sur les capacités opérationnelles de chaque candidat », ce qui ne vaut pas soutien a-t-elle précisé.

« Souveraineté économique »

L’offre de Newscope a de son côté reçu le soutien de plusieurs députés Nupes, de la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, ainsi que du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet. Tous ont indiqué que cette solution permettrait de sauvegarder plus d’emplois, mais aussi une souveraineté dans le secteur des télécommunications. Ils en avaient appelé l’État à « prendre ses responsabilités ».

Ce vendredi, ce sont les salariés qui ont décidé d’interpeller directement le chef de l’Etat. « A l’heure où le destin de ces centaines de salariés et le projet qu’ils portent collectivement nécessitent le soutien de tous, nous vous demandons, en tant que chef de l’Etat, premier actionnaire d’Orange, d’obtenir que cette entreprise reconsidère une position injustifiée qui va à l’encontre des principes que vous portez en particulier en matière de souveraineté économique. Monsieur le Président, à l’heure où vous portez les enjeux d’actionnariat salarié, soutenir ce projet est la garantie que les fruits du travail des femmes et des hommes de Scopolec ne seront pas reversés à des actionnaires en France ou à l’étranger mais à leurs salariés et à leurs sociétaires sur notre territoire », plaident-ils dans un courrier signé à la fois par le personnel du groupe, les partenaires sociaux et le conseil de Surveillance représentant les sociétaires.

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