info « 20 Minutes »Les cadeaux d’occasion à Noël, loin d’être un réflexe chez les jeunes

Noël : Les cadeaux de seconde main, « une super idée » mais pas encore un réflexe chez les jeunes

info « 20 Minutes »Acheter d'occasion pour les cadeaux de Noël reste minoritaire chez les 18-30 ans, selon un sondage exclusif OpinionWay pour « 20 Minutes » auprès de sa communauté #MoiJeune
Courses de Noel dans le magasin "JoueClub", où le neuf a encore la côte.
Courses de Noel dans le magasin "JoueClub", où le neuf a encore la côte.  - SYSPEO/SIPA / SIPA
Jean-Loup Delmas

Jean-Loup Delmas

L'essentiel

  • C’est bientôt Noël et le 24 (ou 25, on n’a jamais trop compris) décembre, de nombreux cadeaux vont être offerts.
  • Parmi eux, il y aura assez peu de seconde main, notamment de la part des jeunes, révèle un sondage exclusif OpinionWay pour « 20 Minutes » auprès de sa communauté #MoiJeune.
  • Pourtant, l’idée séduit de plus en plus et devrait se démocratiser.

«Petit papa noël, quand tu descendras du ciel, avec tes cadeaux par milliers, n’oublie pas ceux déjà utilisés ». En 2022, la seconde main n’est plus un mystère. Comptez une hausse de 12 % de chiffre d’affaires mondial par an, selon une étude réalisée par le Boston Consulting Group et Vestiaire Collective. Sept Français sur 10 achètent des vêtements de seconde main, et Vinted était, en 2021, le deuxième site d’e-commerce préféré du pays. Mais la tendance semble moins lourde à l’occasion de Noël, et on retrouve sous le sapin une écrasante majorité de cadeaux neufs.

C’est ce qui ressort d’une enquête exclusive OpinionWay* pour 20 Minutes réalisée auprès de sa communauté #MoiJeune, régulièrement interrogée sur l’actualité. Les deux tiers (69 %) des jeunes de 18 à 30 ans sondés n’ont jamais offert de cadeau de seconde main à Noël, même si 78 % d’entre eux se disent « prêts à le faire » et 71 % estiment que « c’est une super idée ». L’image et l’intention sont donc là, pas encore les actes. « Il y a sans doute un tabou encore un peu prégnant à Noël, mais je crois que la tendance va se démocratiser au fur et à mesure », estime Dominique Desjeux, anthropologue spécialiste de la consommation. Il cite l’exemple inverse, les personnes revendant leurs cadeaux : « De plus en plus de jeunes le font, et le geste s’est banalisé ». Ainsi, 66 % des jeunes interrogés trouvent positif et normal de revendre un cadeau qui ne plaît pas.

Une pensée pas si évidente

L’effet devrait donc finir par être le même pour les achats, dixit le spécialiste : « Il y a une désacralisation du cadeau de noël, déjà visible avec la revente. » Place à l’efficacité : les deux raisons mises en avant dans notre sondage pour acheter de la seconde main pour les fêtes sont un prix moins élevé (69 %) et le moindre impact pour la planète (67 %). « Le pouvoir d’achat et l’écologie sont deux sources de préoccupations majeures chez les jeunes, il n’est pas surprenant de les retrouver là », abonde Dominique Desjeux.



Que manque-t-il alors à celles et ceux qui n’ont pas sauté le pas ? Y penser, tout simplement ! Eh oui, interrogé sur les raisons de ne pas acheter de seconde main pour Noël, 46 % répondent simplement : « Je n’y pense pas ». Autre raison citée, « J’ai peur de la réaction de la personne » (34 %) et « Ce n’est pas aussi bien qu’un cadeau neuf » (28 %). D’ailleurs, la jeunesse se déchire sur le fait de passer pour un radin en achetant de la seconde main à Noël : 50 % le craignent, 50 % non.

Des cadeaux bien choisis

Toute chose n’étant pas forcément égale par ailleurs, on n’offre pas n’importe quel objet d’occasion à n’importe qui non plus. Chez les jeunes, ce sont les amis (75 %), les parents (73 %) et le/la conjoint(e) (68 %) pour qui les sondés sont le plus prêts à faire ce type de cadeau. Au contraire, les personnes plus éloignées, comme les grands-parents (58 %) ou un membre de la famille rarement vu (41 %), sont moins dans la cible. Dominique Desjeux : « Avec la peur du jugement, il est logique de préférer faire des achats de seconde main à des personnes proches ou de notre génération, à la fois plus compréhensive et plus au fait de notre affection ».

En ce qui concerne le type de cadeaux, place à l’impersonnel. Sont plébiscités les biens culturels comme les jeux, les livres ou les disques, à 84 %. Les vêtements et accessoires (35 %) ou les produits de luxe comme les sacs ou les bijoux (34 %) font beaucoup moins recette en cadeaux d’occasion. Nouvelle opportunité pour Dominique Desjeux de placer la symétrie avec la revente post-Réveillon : « Les gens préféreront toujours se séparer de quelque chose avec peu de valeur, affective ou financière. Il y a moins de culpabilité et moins de sentiment de perte. C’est pareil pour les achats : plus l’objet est ''froid'' et impersonnel, plus le fait de le prendre d’occasion semble finalement peu diminuer sa valeur finale. » Allez, pas trop de pression non plus, tous les téléfilms vous l’auront appris : le plus beau cadeau, à Noël, c’est d’être ensemble.

* Etude #MoiJeune « 20 Minutes » – OpinionWay, réalisée en ligne du 29 novembre au 5 décembre 2022 sur un échantillon de 376 personnes représentatif de la population française de 18 à 30 ans (méthode des quotas).

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