Au bord du gouffreLes syndicats s’inquiètent pour l’avenir financier de Go Sport

Go Sport devant le tribunal de commerce, les syndicats craignent une cessation de paiements

Au bord du gouffreLa marque perd de l’argent depuis plusieurs années et avait récemment été cédée pour un euro symbolique
L'entrée d'un magasin Go Sport. (illustration)
L'entrée d'un magasin Go Sport. (illustration) - Adil Benayache/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Go Sport tremble. Une audience est prévue à 9 heures lundi devant le tribunal de commerce de Grenoble, indique le parquet local qui a convoqué la direction. Objectif : vérifier que l’entreprise ne sera pas en cessation de paiements à brève échéance. « Go Sport n’est pas en état de cessation de paiements », avait assuré début décembre le groupe Hermione, People and Brands (HPB), sa maison mère.

Et pourtant, les alertes se multiplient. Les élus du comité social et économique (CSE) et les organisations syndicales CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT ont ainsi demandé début décembre la désignation d’un administrateur judiciaire dans le cadre d’une procédure de droit d’alerte économique. Lors d’une première audience réunie mardi dernier à la suite de cette assignation du CSE, HPB « a émis le souhait de solliciter l’ouverture d’une procédure de conciliation », a expliqué la CGT vendredi dans un communiqué.

Le sort de Camaïeu dans les mémoires

Selon la CGT, les commissaires aux comptes ont « refusé de valider les données financières » de Go Sport lors d’une assemblée générale « tout en stipulant l’état de cessation de paiements depuis les mois d’octobre et novembre ». « Tout le monde est dans la panique », confie un élu syndical sous couvert d’anonymat. « On a très peu de marchandises en rayon, les fournisseurs ne veulent pas nous fournir. » Les représentants des employés redoutent que les « plus de 2.000 salariés de Go Sport » ne « subi (ssent) le sort des salariés de Camaïeu », l’enseigne de prêt-à-porter liquidée fin septembre et également propriété de HPB, selon une déclaration transmise à l’AFP début décembre.



Le groupe avait tenté de rassurer dans la foulée. « Go Sport a honoré plus de 70 millions d’euros de charges exceptionnelles » mais « ces charges ne pèseront plus en 2023, ce qui permettra de retrouver des capacités d’investissement et un retour au bénéfice après des années de perte », avait assuré HPB. En perte depuis des années, Go Sport, fondé en 1978 et basé à Sassenage dans l’Isère, avait été racheté fin 2021 pour un euro symbolique par HPB auprès de la maison mère du groupe de distribution alimentaire Casino, la société Rallye, elle-même lourdement endettée.