ElectricitéEDF retarde le redémarrage de plusieurs réacteurs nucléaires

Crise énergétique : EDF retarde le redémarrage de plusieurs réacteurs, initialement prévu cet hiver

ElectricitéJamais EDF n’avait produit aussi peu d’électricité nucléaire de son histoire, forçant la France à importer des volumes records d’électricité des pays voisins
Braud-et-Saint-Louis, 13 mars 2012. - Le réacteur numéro un de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) (Illustration)
Braud-et-Saint-Louis, 13 mars 2012. - Le réacteur numéro un de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) (Illustration) - SEBASTIEN ORTOLA / SEBASTIEN ORTOLA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une partie du parc nucléaire français va rester à l’arrêt cet hiver : EDF a annoncé ces derniers jours l’impossibilité de redémarrer deux autres réacteurs et six devront être arrêtés en 2023 pour des réparations liées à des problèmes de corrosion. Dans une note d’information publiée vendredi, le gestionnaire du nucléaire français a annoncé le remplacement systématique des tuyauteries de la catégorie de réacteurs la plus exposée à ces risques de corrosion, sur des conduites de secours servant à refroidir le réacteur en cas d’urgence. Ces réacteurs devront être arrêtés le temps des travaux.

Sur ces six réacteurs de 1.300 mégawatts (MW), « comme nous sommes à peu près sûrs de trouver des choses [traces de corrosion, N.D.L.R.], nous passons directement aux travaux », a expliqué un porte-parole d’EDF lundi. Vendredi deux autres retards ont été annoncés, avec notamment la remise en service de Penly 1 le 20 mars, deux mois plus tard que prévu, pour cette même raison : le remplacement préventif d’une portion de tuyauterie menacée de fissures.

40 réacteurs nucléaires sur 56 fonctionnent

L’hiver 2022-2023 était déjà le plus tendu en termes d’approvisionnement électrique, avec un parc nucléaire concerné par de nombreuses opérations de maintenance mais aussi touché par ces phénomènes de corrosion découverts ou soupçonnés sur une part croissante des centrales. Jamais EDF n’avait produit aussi peu d’électricité nucléaire de son histoire, forçant la France à importer des volumes records d’électricité des pays voisins. Vendredi, 40 réacteurs nucléaires sur les 56 en France étaient en fonctionnement.

Après les nouvelles annonces de réparations, les réacteurs Golfech 1 (Tarn-et-Garonne) et Penly 2 (Seine-Maritime) ne pourront redémarrer que le 11 juin, alors qu’ils devaient revenir en service le 18 février et le 29 janvier, respectivement, ce qui aurait permis de couvrir la fin de l’hiver.



Quant aux 12 réacteurs de 1.300 MW dits de type « P’4 », EDF a décidé d' « adapter sa stratégie » en annonçant des réparations « préventives », sans même passer par le stade de l’examen, ce qui implique un arrêt de 160 jours, a expliqué le porte-parole. Sur ces douze réacteurs, un est déjà réparé et les cinq autres sont en cours d’opération. Il en restera donc six à réparer d’office au cours de l’année 2023, alors qu’EDF y prévoyait jusqu’à présent seulement des contrôles dans un premier temps.

Selon le porte-parole, il n’y aura pas de production globale « inférieure à ce que l’on prévoyait » jusqu’ici, les réacteurs plus petits de 900 MW, l’essentiel du parc, étant « vraisemblablement moins concernés » par les phénomènes de corrosion sous contrainte (SC).