PRUD’HOMMESVenu travailler avec le Covid-19 et licencié, il obtient gain de cause

Mulhouse : Licencié pour être venu travailler malgré le Covid-19, un salarié obtient gain de cause

PRUD’HOMMESL’affaire avait fait grand bruit : à l’été 2020, un Mulhouse avait été viré parce qu’il avait travaillé malgré une suspicion de Covid-19. Le tribunal a considéré son licenciement injustifié
Un tribunal des prud'hommes, ici à Marseille (illustration).
Un tribunal des prud'hommes, ici à Marseille (illustration). - PATRICE MAGNIEN / 20 MINUTES
Thibaut Gagnepain

T.G. avec AFP

L'essentiel

  • Le tribunal des prud’hommes de Mulhouse a donné raison à un salarié licencié en 2020 alors qu’il était venu travailler après avoir effectué un test Covid-19. Test qui s’avérera ensuite positif.
  • Son employeur lui avait reproché d’être revenu sur son lieu de travail après ce test et d’avoir mis en danger ses collègues. Il avait été licencié pour faute grave.
  • Les prud’hommes ont relevé des éléments factuels qui ne permettent pas de conclure que Sébastien Klem aurait manqué à une quelconque obligation ou règle de sécurité en allant travailler.

Un licenciement dépourvu de causes réelles et sérieuses. Les prud’hommes de Mulhouse (Haut-Rhin) ont donné raison lundi à un salarié qui avait été licencié à l’été 2020 après avoir été testé positif au Covid-19, a-t-on appris auprès de son avocat.

Ce salarié de l’office HLM local était rentré de vacances légèrement malade en juillet 2020. Il était allé faire un test le matin avant de se rendre à son travail. Mais le résultat de son test, arrivé dans la soirée, s’était révélé positif. Son employeur lui avait reproché d’être revenu sur son lieu de travail après ce test et d’avoir mis en danger ses collègues. Il avait été licencié pour faute grave.



Estimant que son licenciement était injustifié, ce gestionnaire de sinistres avait alors saisi le conseil des prud’hommes pour demander la nullité de cette décision et demander réparation. « Notre demande a été retenue par les prud’hommes, qui estiment que le licenciement de mon client est dépourvu de causes réelles et sérieuses », a déclaré Me Stéphane Thomann, l’avocat du salarié quadragénaire. « Il s’agit donc bien d’un licenciement injustifié. »

Les prud’hommes ont relevé des éléments factuels qui ne permettent pas de conclure que Sébastien Klem aurait manqué à une quelconque obligation ou règle de sécurité en allant travailler. « Mon client ne présentait à ce moment-là (le jour où il est revenu travailler) aucun des symptômes énumérés dans un cas de Covid-19. Il a eu l’honnêteté d’appeler son employeur le soir, après avoir reçu le résultat d’un test qu’il avait effectué le matin même », a précisé l’avocat.

L’office HLM disposera d’un mois pour faire appel de cette décision quand elle aura été publiée.