ALL I WANT FOR CHRISTMAS IS YOUEconomique, pratique, écolo... Ils ont adopté le Secret Santa en famille

Noël : « Ça permet de dépenser moins et mieux »... Ils sont devenus adeptes du Secret Santa en famille

ALL I WANT FOR CHRISTMAS IS YOUCette tradition anglo-saxonne, qui s’est bien implantée chez nous, ravit nos lecteurs. Après l’avoir essayé, ils l’ont adoptée, et c’est définitif !
Selon un sondage** pour l’Ademe paru en décembre, 60 % des Français seraient prêts à s’organiser en famille pour limiter le nombre de cadeaux faits entre adultes.
Selon un sondage** pour l’Ademe paru en décembre, 60 % des Français seraient prêts à s’organiser en famille pour limiter le nombre de cadeaux faits entre adultes.  - Canva / Canva
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L'essentiel

  • Le principe du Secret Santa (ou Noël canadien) est simple : on tire au sort le nom d’un convive et on offre un cadeau qu'à cette personne lors du réveillon.
  • Une pratique qui se répand de plus en plus dans les familles françaises. Pour des raisons économiques, écologiques ou organisationnelles.
  • Nos lecteurs nous racontent les raisons qui les ont incités à opter pour cette formule, et pourquoi ils ne veulent surtout pas revenir en arrière !

Fini le déluge de cadeaux au pied du sapin à donner la nausée. Certaines familles ont trouvé LE remède miracle pour éviter de blinder leur hotte en un temps record à quelques jours du réveillon. Place à la sobriété grâce au Secret Santa, appelé aussi Noël canadien. Cette tradition anglo-saxonne consiste à piocher le nom d'un des convives à qui l’on fera un cadeau à Noël. Et à lui seulement ! Le tirage au sort n’impliquant généralement que les adultes de la famille.

« Ce petit jeu s’est d’abord imposé en entreprise pour apporter une touche de convivialité, mais il a ensuite essaimé dans les foyers, explique Arthur Anjou, auteur de plusieurs ouvrages sur Noël*. Il y a quelques années, il était perçu comme une tradition ne nous appartenant pas, à l’instar d’Halloween. Mais ce n’est désormais plus le cas et la pratique deviendra sans doute majoritaire ces prochaines années ». Signe à l’appui : selon un sondage** pour l’Ademe paru en décembre, 60 % des Français seraient prêts à s’organiser en famille pour limiter le nombre de cadeaux entre adultes. Et dans certaines familles, le pli a déjà été pris depuis longtemps. Comme dans celle de Véronique, qui a répondu à notre appel à témoins : « Cela fait trois ans que nous faisons un Secret Santa en famille pour les adultes. Et c’est bien. » Pour Apolline, le Noël canadien est même devenu une routine : « Avec nos familles et belles-familles, nous avons adopté ce concept depuis 4, 5 ans. »

« Un budget de 40 euros par personne »

Une propension à réduire la voilure qui tient d’abord à la volonté des Français de faire des économies. Car entre les petits plats dans les grands et les cadeaux, Noël apparaît souvent comme un gouffre financier. C’est ce qui a motivé Clémence à sauter le pas : « Nous sommes passés à cette formule entre adultes dans ma famille et belle-famille depuis longtemps, essentiellement pour des raisons économiques, car nous sommes rapidement nombreux. » Idem pour Albane : « Nous sommes 27 personnes. A chaque Noël, il devient de plus en plus difficile d’offrir des cadeaux à tout le monde. Nous avons opté pour le tirage au sort depuis quelques années, avec un budget de 40 euros par personne pour tous les participants de plus de 17 ans. Cela fonctionne plutôt bien. »

La démarche est aussi écologique : « C’est dans les grandes familles que la réflexion sur l’abondance a eu lieu en premier. Elles ont compris qu’offrir une ribambelle de petits cadeaux, pas toujours utiles, représentait une forme de gâchis », observe Arthur Anjou. D’ailleurs, selon le même sondage pour l’Ademe**, un Français sur quatre dit recevoir des cadeaux qu’il n’utilise jamais. « Le Secret Santa permet de mieux cibler, de dépenser moins et mieux, de ne pas avoir pleins de gadgets inutiles », commente Véronique. Et comme un budget de référence est fixé (généralement de 30 à 50 euros), cela facilite le choix du cadeau.



« Ce principe adoucit la charge mentale à Noël »

« Le fait de n’avoir qu’un cadeau à offrir permet de le chiader », ajoute Arthur Anjou. Apolline abonde : « On peut y consacrer un budget plus conséquent et être sûr de viser juste ! Et cela enlève le risque d’offrir quelque chose qui ne sera pas apprécié ou risquant d’encombrer plus qu’autre chose. » Mais le fait de n’avoir qu’un cadeau au pied du sapin ne génère-t-il pas une forme de frustration ? Non, selon Clémence : « Nous n’avons pas vraiment le sentiment de nous priver. Nous sommes déjà très gâtés et n’avons pas besoin de grand-chose en plus. Et selon Arthur Anjou, « le principe du donneur anonyme jusqu’au jour J réactive le plaisir de la surprise que l’on éprouvait enfant à Noël. »

Le stress des courses de Noël s’en voit aussi réduit, comme le souligne Véronique : « Cela enlève le poids de ''devoir'' trouver un cadeau pour toutes les personnes présentes ». « Cela adoucit la charge mentale à Noël », renchérit Arthur Anjou.

Quelques déconvenues à prévoir…

Reste quelques irréductibles pas convaincus par le Secret Santa. « Les plus anciens sont parfois un peu hostiles », note l’auteur. « Certains membres de nos familles ont exprimé leur souhait de ne pas participer, car ils souhaitent offrir un cadeau à toutes les personnes », constate Véronique. Et le hasard ne faisant pas toujours bien les choses, on pioche parfois le nom du beau-frère qu’on n’adore pas. « Dans ce cas-là, on offre souvent un livre, car c’est un cadeau qui permet de ne pas trop s’impliquer, tout en ne démasquant pas trop ses sentiments mitigés », constate Arthur Anjou.

A l’inverse, quand l’un des participants reçoit un cadeau d’un membre de la famille dont il n’est pas proche, il court le risque d’être déçu : « Le cadeau a une valeur symbolique importante. Et certains ont tendance à surinterpréter, de manière un peu paranoïaque, le présent qui leur est offert », commente l’auteur. En oubliant que Noël doit rester une fête légère…

* Comment survivre aux fêtes de fin d’année ?, Arthur Anjou, Librio-Flammarion, 5 euros.

** Enquête « Les impacts environnementaux des fêtes de fin d’année », réalisée en ligne par l’ObSoCo pour l’Ademe, sur un échantillon de 1.252 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 75 ans et selon la méthode des quotas.