COnsoIls traquent les produits non conformes qui pourraient gâcher les fêtes

Jouets, saumon fumé… Ils traquent les produits non conformes qui pourraient gâcher les fêtes de fin d’année

COnsoLes contrôles des produits alimentaires ou non se multiplient dans les grandes surfaces à l’approche de Noël
Jean-Yves contrôle une peluche lors d'une opération de la DDPP au Leclerc Atlantis près de Nantes, le 15 décembre 2022
Jean-Yves contrôle une peluche lors d'une opération de la DDPP au Leclerc Atlantis près de Nantes, le 15 décembre 2022 - Sebastien SALOM-GOMIS / SIPA
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • La direction départementale de Loire-Atlantique organisait ce jeudi matin une opération de contrôle dans un hypermarché de l’agglomération nantaise.
  • Avec les fêtes, occasionnant un afflux de consommateurs et de nouveaux produits, il est encore plus important de traquer les non-conformités, manquements en matière d’affichage, ou pratiques commerciales trompeuses.

«Pourrais-je voir le cahier de traçabilité concernant le boudin blanc à la truffe s’il vous plaît ? » Ce jeudi, des clients particulièrement pointilleux arpentent les allées de l’hypermarché Leclerc Atlantis, près de Nantes. Munis de documents et de drôles d’accessoires comme un thermomètre, plusieurs agents de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) se livrent à un contrôle de divers produits festifs, à quelques jours de Noël et de la Saint-Sylvestre.

Au rayon traiteur, Liliane a repéré plusieurs denrées qui l’intéressent, en général des produits nobles aux « mentions valorisantes ». « On cherche à savoir si les préparations truffées en contiennent vraiment, ou juste un arôme, illustre l’inspectrice. Si un aliment est présenté comme Label rouge, on essaye de le vérifier avec les factures. Il en va de la loyauté vis-à-vis du consommateur mais aussi de la sécurité alimentaire. Par exemple, il convient de s’assurer que les produits ne soient pas en rayon depuis trop longtemps… »


Liliane contrôle du saumon fumé lors d'une opération de la DDPP au Leclerc Atlantis près de Nantes, le 15 décembre 2022
Liliane contrôle du saumon fumé lors d'une opération de la DDPP au Leclerc Atlantis près de Nantes, le 15 décembre 2022 - Sebastien SALOM-GOMIS

Non-conformités, pratiques trompeuses…

Toute l’année, la centaine d’agents de la DDPP de Loire-Atlantique procède à ce type d’opération, dans les grandes surfaces, les restaurants, mais aussi les importateurs ou fabricants d’objets de toutes sortes. Mais avec les fêtes, occasionnant un afflux de clients et de nouveaux produits, il est encore plus important de traquer les non-conformités, manquements en matière d’affichage, information en matière de rappels produits ou pratiques trompeuses… Devant un grand Frigidaire rempli de plaquettes de saumon, fumé et emballé directement par l’hypermarché, Liliane continue ses investigations.

« Là, je pourrais demander de contrôler la température, ou le poids pour être sûr que la tare a bien été faite. Au prix du saumon, le consommateur n’a pas envie de payer la cartonnette ! » Aucun détail ne semble être laissé au hasard. « Je me renseigne aussi sur le bois utilisé pour la fumaison, car il ne doit pas être traité, pointe l’inspectrice. On voit malheureusement cela chez certains traiteurs, avec un risque pour le client. »

Les dangers des piles à bouton et des sarbacanes

Mais il n’y a pas que les intoxications qui peuvent gâcher la fête. Depuis le mois d’octobre, l’attention est forte vis-à-vis des jouets qui seront bientôt mis sous le sapin. Jean-Yves, un collègue de Liliane, se dirige vers le très fourni rayon des peluches. « On s’assure d’abord de la présence du marquage CE, ce qui garantit que le produit est conforme aux exigences, indique-t-il, un Yoda entre les mains. Pour une peluche, cela veut dire qu’elle a passé avec succès plusieurs tests : l’arrachage, l’inflammabilité, et le risque chimique. » En cas de doute lors d’un contrôle, l’inspecteur peut repartir avec un jouet sous scellé pour lui faire repasser ces tests. Il n’en sera rien pour aujourd’hui.



Au milieu des parents qui remplissent leurs caddies, Jean-Yves déballe désormais un petit personnage qui parle. « Depuis 2018, on fait aussi très attention aux dangers des piles à bouton, et à leur possible ingestion par les enfants, explique l’enquêteur. Le compartiment à pile doit être donc bien vissé afin qu’il soit non accessible. » En matière de sécurité, les sarbacanes sont aussi particulièrement scrutées. « Il doit y avoir un bout plus fin par lequel on souffle, afin que la boule ne puisse pas être aspirée », poursuit-il. Pour identifier ces risques d’étouffement, Jean-Yves a toujours sur lui un étrange petit tuyau, de la largeur de la gorge d’un enfant de 3 ans.

Au niveau national environ 22 % des produits festifs contrôlés présentent une non-conformité, selon les chiffres des dernières années. « Les sanctions peuvent aller d’un avertissement à l’amende administrative », prévient Juan Miguel Santiago, directeur adjoint de la DDPP. A l’issue de l’opération de ce jeudi, pour laquelle le directeur de l’hypermarché avait été prévenu à l’avance, pas grand-chose à signaler. Mise à part quelques étiquettes à revoir, les fêtes de fin d’année devraient se dérouler en toute sécurité.