répressionLes talibans interdisent aux femmes de travailler pour les ONG

Afghanistan : Les talibans interdisent aux femmes de travailler pour les ONG

répressionCette annonce intervient quatre jours seulement après la décision du gouvernement taliban d’interdire aux femmes afghanes de suivre des cours dans les universités
Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les mesures liberticides se sont multipliées à l’encontre des femmes.
Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les mesures liberticides se sont multipliées à l’encontre des femmes. - MERYL CURTAT/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nouveau coup de massue pour les femmes en Afghanistan. Les autorités talibanes ont ordonné aux Organisation non gouvernementales (ONG) nationales et internationales de ne plus travailler avec des femmes après des « plaintes sérieuses » selon lesquelles elles ne respectaient pas un code vestimentaire approprié, a indiqué samedi à l’AFP le ministère de l’Economie.

« Il y a eu des plaintes sérieuses concernant le non-respect du hijab islamique et d’autres règles et règlements relatifs au travail des femmes dans les organisations nationales et internationales », a affirmé le ministère, chargé d’approuver les licences des ONG opérant en Afghanistan, dans une lettre obtenue par l’AFP.

Un porte-parole du ministère a confirmé que le ministère de l’Economie avait envoyé cet ordre aux ONG. « En cas de négligence de la directive (…) la licence de l’organisation qui a été délivrée par ce ministère sera annulée », précise le courrier.

Décision condamnée par l’UE

L’Union européenne (UE) a condamné samedi l’interdiction par les talibans du travail des femmes dans les ONG locales et étrangères en Afghanistan.

« L’Union européenne condamne fermement la décision récente des talibans d’interdire aux femmes de travailler dans les ONG nationales et internationales », a déclaré une porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un communiqué transmis à l’AFP. « Nous évaluons la situation et l’impact qu’elle aura sur notre aide sur le terrain ».

Interdites d’aller à l’université

Cette annonce intervient quatre jours seulement après la décision du gouvernement taliban d’interdire aux femmes afghanes de suivre des cours dans les universités publiques et privées du pays pour une durée indéterminée.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, a expliqué dans un entretien télévisé avoir pris cette décision car les « étudiantes qui se rendaient à l’université (…) ne respectaient pas les instructions sur le hijab ». « Le hijab est obligatoire dans l’islam », a-t-il insisté, faisant référence à l’obligation faite aux femmes en Afghanistan de se couvrir le visage et entièrement le corps.

En dépit de leurs promesses de se montrer plus souples, les talibans sont revenus à l’interprétation ultra-rigoriste de l’islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001). Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les mesures liberticides se sont multipliées en particulier à l’encontre des femmes qui ont été progressivement écartées de la vie publique et exclues des collèges et lycées.