Noël : Le papier cadeau, indispensable au suspense et toujours à la recherche de nouvelles formes

Hotte Stuffs (3/5) « 20 Minutes » vous accompagne durant les fêtes de fin d’année avec sa série « Hotte Stuffs » pour vous donner des infos, certes, mais surtout vous faire passer un moment au chaud et rigolo

Xavier Regnier
Avant d'être mis en pièces pour dévoiler le cadeau qu'il contient, le tube de papier cadeau a toute une histoire à raconter.
Avant d'être mis en pièces pour dévoiler le cadeau qu'il contient, le tube de papier cadeau a toute une histoire à raconter. — Diane Regny/20 Minutes
  • Comme chaque année, la rédaction de 20 Minutes vous accompagne durant les fêtes de décembre. Et comme chaque année on court après les incontournables de la table et de la déco. En 2022, on vous en révèle un peu plus sur les rois de la fiesta.
  • Du 23 au 25 décembre, retrouvez les dessous des « Hotte Stuffs », ces stars de Noël ou du Nouvel an. Autrement dit, le sapin, la boule de Noël, le papier cadeau, la bûche et, enfin, l’iconique orange. Le tout illustré par notre journaliste, reine des crayons, Diane Regny.
  • Dans ce troisième épisode de « hotte stuffs », place au papier cadeau. Avant d’être déchiré pour dévoiler le présent, il a une longue histoire à raconter, de la création de son design à sa customisation maison en passant par son impression. Mais l’emballage prend aussi de nouvelles formes pour répondre aux enjeux écologiques, comme le sac réutilisable ou le tissu.

Chaque Noël, je le passe au pied de votre sapin. J’y reste le plus souvent une soirée de réveillon ou une nuit, selon votre « équipe », parfois plus longtemps. Moi, c’est le papier cadeau. Et même si je ne suis pas du genre exclusif, puisqu’on se retrouve aussi à votre anniversaire, Noël n’est pas le même sans moi. Qui fait briller les yeux de gourmandise à l’avance ? Qui maintient le suspense et fait monter la tension artérielle au moment fatidique ? Qui se fait déchirer sans plus de cérémonie par vos doigts tremblants ? Moi.

Il était donc temps que je raconte mon histoire. Comme le raconte l’historienne de l’art Marielle Brie sur son blog, j’arrive dans vos foyers au XIXe siècle avec mes copains sapin, boule et bûche. Au départ, je suis tout blanc ou en papier kraft, avant de me parer de motifs et de couleurs chatoyantes au fil du XXe siècle. Formes, textures, composition… Je ne cesse d’évoluer, notamment grâce à des entreprises spécialisées comme le groupe Beaumont. Dans cette entreprise de 70 salariés, « on crée des collections qu’on vend à nos clients, et on s’adapte aussi à certaines contraintes pour des créations personnalisées », raconte Sindy Pierre, responsable collection et communication, à un journaliste de 20 Minutes.

De la bobine aux rayons

Une fois le design imaginé par Sindy Pierre et ses collègues, j’arrive dans leur usine sous forme de « grosses bobines de matière première » blanche, fabriquées en Europe. Là, je peux prendre vie par deux procédés : soit l’héliogravure, « avec un cylindre chromé et gravé », soit par flexographie, quand « une plaque en polymère vient déposer l’encre sur le papier ». Plus de 100.000 km sont ainsi imprimés chaque année dans la Vienne. Véritable « cœur du métier » de Beaumont, puisque la période de Noël représente près de 80 % de leurs fabrications, je suis chouchouté, en ne recevant que des encres « 100 % à l’eau, sans solvant ». L’entreprise développe de plus en plus des supports recyclés, comme « des krafts à particules d’herbes », ou un « papier noir teinté directement, recto verso ». Et pour 2023, je serais décliné dans une version en « chanvre cultivé en région parisienne, avec un papier imprimé près du lac Léman ». Une invitation au voyage à moi tou seul.


Héliogravure en cours dans l'atelier de l'usine du groupe Beaumont, à Beaumont Saint-Cyr (Vienne).
Héliogravure en cours dans l'atelier de l'usine du groupe Beaumont, à Beaumont Saint-Cyr (Vienne). - Beaumont Group


Une fois expédié, je passe ensuite entre les mains de grossistes ou directement dans les grandes surfaces et chez les commerçants. C’est ainsi qu’à la Fnac, vous pouvez me retrouver en tube, pour faire vos paquets vous-même, ou en gros rouleau au bout des caisses, où des associations s’occuperont de me faire sublimer vos cadeaux. A la librairie Sevezan de Levallois-Peret, je passerais plutôt dans les mains expertes du patron Jocelyn Sevezan : toute l’année, il fait « une dizaine de paquets par semaine », de quoi s’entretenir avant un mois de décembre « autour de 400 paquets cadeaux ». « Ça fait partie du métier, avec le coup de main ça vient assez vite », assure-t-il.

Le boom de l’emballage réutilisable

Quelques rues plus loin, c’est encore plus facile pour Sophie Ogel, dans la chocolaterie Jeff de Bruges. La maison mère lui fournit toute l’année des sacs rigides en papier recyclé aux couleurs de la marque, et « un modèle différent pour Noël », blanc au motif dorée, qu’elle double d’une fine feuille de papier rouge. D’ailleurs, vous êtes nombreux, mauvais emballeurs ou mus par d’autres considérations, à me délaisser au profit du sac. Comme Maud, lectrice de 20 Minutes, qui « achète de beaux sacs à cadeaux pour ses enfants ». Elle peut ainsi « les garder pour les années suivantes » et « regarder facilement pour qui était prévu le cadeau au dernier moment ». Une astuce « pratique, économique et écolo » pour la mère de famille.



Elle se fait pardonner en m’employant pour les autres membres de la famille, en prenant soin de me « customiser », par exemple « avec des branchettes de sapin et du houx ». Isabelle a opté pour une version plus artisanale, en fabriquant « des sacs de toute taille dans de vieux drapeaux récupérés sur des vide-greniers ». Pas si loin du furoshiki, mon concurrent en tissu japonais pour lequel a opté Frances. Au moins, eux ne finissent pas déchirés en mille morceaux.