Fêtes de fin d’année : Pourquoi le « business des Pères Noël » tourne à plein

Chaque année, à l’approche du 25 décembre, le Père Noël devient l’attraction de tous les grands magasins : dans les centres commerciaux, les enfants, bien qu’intimidés, se précipitent vers l’homme bedonnant à la barbe blanche pour se faire photographier sur ses genoux. Et d’une voix un peu forcée, le héros de tous les marmots leur demande s’ils ont été bien sages durant les douze mois écoulés.

Mais qui se cache derrière l’habit rouge ? Certainement pas le vrai Père Noël, trop occupé à préparer la grande tournée de distribution des cadeaux ! À qui confie-t-on alors la lourde charge de remplacer cet être légendaire ? Les prétendants au costume sont nombreux, mais attention, n’est pas suppléant du Père Noël qui veut…

Du pôle Nord à Pôle emploi

Si, dans certaines familles, la coutume veut que l’oncle au ventre bien rond ou l’aïeul aux cheveux blancs endosse le rôle du bonhomme en rouge le temps d’une soirée, pour d’autres, il s’agit d’un vrai métier. Et la location de Pères Noël pour les fêtes est même un sacré business !

Dès le mois de septembre, les offres d’embauche pullulent sur le site de Pôle emploi car les galeries marchandes, les entreprises et les agences d’événementiel sont nombreuses à vouloir dénicher le personnage parfait.

C’est le cas de la société Showpack & co qui recrute chaque année plus de cent Pères Noël pour ses clients, comme on nous l’a expliqué au pôle marketing et communication : « Chez nous, c’est l’offre que l’on vend le plus car la location de Pères Noël est un business qui marche très bien, au point qu’on est très souvent en pénurie à partir du mois de novembre ».

La plupart du temps, les candidats postulent pour des cachets à la demi-journée et, les plus chanceux, pour un CDD d’un mois.

Des artistes, pas des amateurs

Mais la concurrence entre les postulants est rude ! Il ne suffit pas de revêtir barbe blanche et costume rouge pour être un bon Père Noël.

Que ce soit Pôle emploi ou les agences d’événementiel, les recruteurs recherchent avant tout des artistes. C’est pourquoi, les candidats sont en majorité des comédiens, des intermittents du spectacle ou des figurants. Et, aussi fou que cela puisse paraître, certaines annonces exigent même parfois plusieurs années d’ancienneté en tant que Père Noël professionnel pour décrocher le contrat.

Mais il faut aussi et surtout avoir la tête de l’emploi. Un jeune homme mince qui ne sait pas transformer sa voix n’aura ainsi aucune chance d’être retenu.

Un travail saisonnier et précaire

Même si la demande est forte, le job de Père Noël reste un travail précaire, souvent exercé par des personnes pour lesquelles la quête d’un emploi stable n’est plus qu’un rêve lointain.

La plupart des comédiens sont payés au tarif du smic horaire brut et les mieux lotis peuvent espérer repartir avec 150 € à la fin de la journée, parfois plus.

Quant aux entreprises et aux magasins, ils réservent chaque année une enveloppe budgétaire pour assurer l’animation dans leurs locaux. Les agences d’événementiels facturent environ 400 € la location d’un Père Noël à leurs clients.

Évidemment, plus il y a de prestations, plus les tarifs augmentent. Ainsi, pour les lutins, il faudra débourser en moyenne 650 €. Le Père Noël n’a jamais été aussi rentable…